Deux récents sondages de la firme Léger révèlent que les problèmes d’approvisionnement semblent plus généralisés ce printemps et que le cout élevé des matériaux commence à peser dans la décision d’effectuer ou non des travaux.
Mandatée pour une deuxième fois en quelques mois par l’ACQ, l’APCHQ, l’AQMAT, le CIFQ et la CEGQ, la firme Léger a sondé les entrepreneurs en construction et les propriétaires résidentiels sur les travaux réalisés au cours des six derniers mois et sur les intentions de rénovation au cours des prochains mois.
Problèmes d’approvisionnement
Les réponses des entrepreneurs révèlent que les problèmes d’approvisionnement s’étendent à plusieurs catégories de matériaux :
- Le bois d’œuvre de toutes les dimensions ainsi que les articles de plomberie préoccupent entre le quart et le tiers de tous les répondants;
- Les portes et fenêtres subissent les plus grands retards d’approvisionnement (43 %);
- Les entrepreneurs sont nombreux à appréhender des problèmes d’approvisionnement pour les six prochains mois avec les fermes de toit (37%), les poutrelles (36 %) ainsi que les panneaux de gypse et les feuilles de contreplaqué ou d’aggloméré (33 %);
- L’acier et l’aluminium semblent plus problématiques qu’il y a quelques mois pour un cinquième des répondants;
- Les médias rapportent maintenant que le béton se fera plus rare, bien qu’au moment du sondage, cet approvisionnement n’inquiétait que 14 % des entrepreneurs.
Hausse des couts
Quant aux couts, 68 % des entrepreneurs disent avoir composé avec des hausses de couts de plus de 20 %. Parmi ceux-ci, trois sur cinq disent maintenant devoir composer avec une augmentation des couts de plus de 25 %. Conséquemment, près de trois répondants sur cinq disent avoir renégocié leurs prix à la hausse avec leurs clients.
Du côté des consommateurs, un cinquième des personnes sondées qui n’ont pas effectué de travaux invoquent le cout trop élevé des matériaux contre seulement 11 % des répondants en janvier 2021.
Des solutions possibles ?
Si la majorité des entrepreneurs affirme n’avoir rien pu faire d’autre que subir les délais supplémentaires, plusieurs ont pris des actions pour pallier les augmentations de prix et la pénurie de matériaux. Des répondants ont notamment évoqué avoir changé de fournisseurs, substitué des matériaux lorsque cela était possible ou renégocié leurs contrats d’approvisionnement.
« En plus des hausses de couts, les consommateurs et les donneurs d’ouvrage doivent s’attendre inévitablement à des impacts lors de la livraison de leurs chantiers en raison de la pénurie de matériaux. Pour certains entrepreneurs, la situation est critique au point de mettre en danger la santé financière de leurs entreprises », souligne Éric Côté, président-directeur général de la CEGQ.
Source : Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ)