À partir du 21 mai prochain, les travailleuses et les travailleurs de l’industrie pourraient faire
valoir leurs droits par des moyens de pression illimités si aucune entente ne survient entre les parties. Au cœur des négociations se trouve le respect de la vie privée, notamment en lien avec l’utilisation d’outils technologiques.
Sur cet enjeu, l’Association de la construction du Québec (ACQ) soutient qu’il est inconcevable d’amener toute une industrie en grève pour l’utilisation volontaire (par les travailleurs qui souhaitent s’en prévaloir) des applications mobiles de « punch » qui permettent de réduire, selon elle, la paperasse administrative pour les entreprises de construction.
Pour sa part, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) dit répondre aux préoccupations concernant la vie privée des travailleurs dans ses offres et croit à l’importance du virage numérique dans l’industrie de la construction. « Nous considérons qu’en 2021, notre industrie ne peut tout simplement plus renier l’importance du virage numérique. Il en va de la productivité et même de la survie de nos entreprises », insiste François Bernier, vice-président principal Affaires publiques de l’APCHQ.
L’APCHQ mentionne également qu’une grève générale illimitée aurait de lourdes conséquences sur l’économie du Québec. « Alors que près de 60 000 mises en chantier sont prévues cette année, des impacts sur la livraison des projets de construction neuve ou de rénovation sont malheureusement à prévoir. Des projets qui, rappelons-le, souffrent déjà de problèmes d’approvisionnement et de pénurie. »
Respect de la vie privée
De son côté, l’Alliance syndicale rappelle que les travailleurs et les travailleuses membres des cinq associations représentatives de la construction ont voté à plus de 93 % en faveur d’un mandat de grève générale illimitée. « Notre premier objectif est d’en arriver à une entente négociée. Cependant, les travailleurs et travailleuses de la construction nous ont donné un mandat clair et nous n’hésiterons pas à nous en servir si la situation aux tables de négociation perdure », affirme Éric Boisjoly, porte-parole de l’Alliance syndicale.
Selon elle, une des principales raisons pour lesquelles les négociations ne sont pas concluantes est la volonté des associations patronales de rattacher une entente à la table du tronc commun (avantages sociaux, retraite et assurances) à l’imposition du pointage, qu’elle considère comme représentant un risque imminent pour la protection de la vie privée des travailleurs et des travailleuses.
Sources : ACQ, APCHQ et Alliance syndicale