Un nouveau centre de tri construit par l’organisme Tricentris verra le jour à Gatineau. La première pelletée de terre a eu lieu le 15 août et l’ouverture est prévue en janvier prochain.
Le centre de tri de Gatineau vise une certification LEED, rien de moins. Le projet de 4,7 millions $ renfermera en ses murs plusieurs innovations environnementales, dont l’utilisation de béton à base de poudre de verre.
En septembre 2010, Tricentris et SOCPRA (Société de valorisation et de commercialisation de l’Université de Sherbrooke) ont signé une licence permettant à l’organisme de bénéficier des recherches de M. Arezki Tagnit-Hamou de l’Université de Sherbrooke sur l’utilisation de ce béton qui incorpore de la poudre de verre. Un projet de développement durable concret et innovateur découlant de la Chaire de recherche SAQ sur la valorisation du verre dans les matériaux.
La poudre de verre comme ajout cimentaire peut remplacer jusqu’à 30 % du ciment dans le béton. Le centre de tri de Gatineau sera une vitrine exceptionnelle de cette innovation. Plusieurs pans de mur incorporeront différents pourcentages de verre afin de démontrer les avantages de cette technologie. Au dire du directeur de l’usine de Gatineau, Luc St-Hilaire, qui agit également comme directeur de projet pour le centre de tri, c’est une première nord-américaine.
Le béton à base de poudre de verre améliore la résistance du matériau, tout en augmentant substantiellement la charge du béton. Ce procédé n’est pas encore utilisé à grande échelle dans le monde de la construction. Mais Tricentris est tellement confiante dans cette technologie qu’elle entend produire dans un avenir rapproché de la poussière de verre dans sa future usine qu’elle construira à Lachute. Elle développera ainsi un marché pour le verre domestique recyclé dans ses centres de tri.
Autre particularité à saveur environnementale, la géothermie sera utilisée pour chauffer et climatiser les bureaux du bâtiment de 50 000 pieds carrés. Le choix s’est arrêté sur la pose horizontale des tuyaux, installés sur le pourtour de la bâtisse.
« C’est une innovation qui a été pensée par la firme qui nous assiste, Concept R, de Sorel, spécialisée en bâtiment durable », précise Luc St-Hilaire. Avec ce système, Tricentris recherche avant tout une température intérieure constante plutôt que des écarts de température élevés pour ses bureaux.
Le centre de tri écolo aura également un mur solaire, qui diminuera les écarts de chaleur en période hivernale. De plus, un toit blanc permettra d’éviter un îlot de chaleur urbain supplémentaire. Dans la phase de construction, les critères LEED en matière d’aménagement du site seront respectés afin de minimiser l’impact sur l’environnement.
La gestion du chantier a été confiée à l’entrepreneur général, Première-Design Construction de Laval. Campanella et associés de Montréal ont fourni tous les services professionnels d’architecture dans ce projet.
Plusieurs millions de dollars s’ajouteront à la facture avec l’achat d’équipement spécialisé pour la manipulation des matières recyclables. L’usine a été conçue pour traiter jusqu’à 90 000 tonnes de matières recyclables par année. Les besoins actuels se situent autour de 45 000 tonnes par année.
Rappelons que Tricentris dessert une centaine de municipalités membres ainsi qu’une cinquantaine de municipalités clientes. Ces derniers sont répartis dans quatre régions administratives : Laurentides, Outaouais, Lanaudière et Montérégie.
Cet article est paru dans l’édition du mardi 23 août 2011 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !