Communiqué

Dans un ultime effort de conclure une entente avant le 30 août prochain, des négociations se sont poursuivies le 20 août dernier. La reprise des discussions devait permettre une accalmie des moyens de pression. Toutefois, durant la journée de samedi, les porte-parole de l'Alliance syndicale sont revenus sur les propositions patronales, laissant présager une démonstration de force, privant 15 000 employeurs et près de 90 000 travailleurs de leur gagne-pain. Certaines demandes salariales sont nettement supérieures à celles qui ont été déposées en juin dernier devant le conciliateur du ministère du Travail.

 

L'Association de la construction du Québec (ACQ) ne peut accepter, voir nier son droit à la négociation, et ce, à deux niveaux. Premièrement, l'industrie de la construction est divisée en quatre secteurs qui ont leurs propres spécificités quand vient le temps de négocier les conventions collectives. Pour l'ACQ, il est inacceptable de se faire parachuter un règlement d'un autre secteur lorsque les marchés, les clients et la valeur de la main-d'œuvre pour un projet de construction ne sont pas les mêmes que dans le secteur du génie civil et de la voirie, par exemple. Il serait bon de rappeler que les secteurs institutionnel, commercial et industriel profitent eux aussi de l'investissement public, mais plus encore de l'investissement privé, ce qui n'est pas la réalité de tous les secteurs.

 

En second lieu, l'ACQ note que l'Alliance syndicale a décidé d'adopter une stratégie qui vise non pas l'ensemble des employeurs, mais qui s'adresse plutôt à des groupes particuliers. À cet égard, l'Association de la construction est intervenue afin d'empêcher une rencontre entre les syndicats et les dirigeants de 175 entreprises du secteur industriel, parce que cela allait à l'encontre de la loi. D'autre part, des employeurs participant aux structures décisionnelles de l'ACQ ont été identifiés par certains leaders syndicaux, obstruant ainsi le libre exercice de la vie démocratique dans la présente ronde de négociations.

 

L'ACQ demande donc publiquement aux porte-parole de l'Alliance syndicale de présenter les offres patronales telles qu'elles sont à ce jour afin d'informer les travailleurs du déroulement des négociations. Pour l'ACQ, il est tout à fait inadmissible qu'un mandat de grève s'obtienne en tenant compte des demandes patronales initiales parce que cela ne témoigne pas des enjeux actuels.

 

Finalement, l'ACQ demande l'intervention de la nouvelle ministre du Travail, Lise Thériault, face à l'escalade des moyens de pression illégaux. La partie patronale justifie un tel recours parce que la loi ne lui fournit pas les outils nécessaires pour exiger un arrêt immédiat des ralentissements de travail sur les chantiers et aussi parce que le processus de traitement des plaintes de la CCQ est plutôt long et n'aboutirait que dans plusieurs mois.

 

Source : ACQ