Luz Condos – L’art de revitaliser un quartier

Par Guy Sabourin

Cent dix-sept unités de copropriété dans deux tours de 10 étages sortiront bientôt de terre dans un quartier que la Ville de Montréal revitalise actuellement. Il s’agit du Triangle, bordé à l’ouest par l’autoroute Décarie, au sud par la rue Jean-Talon Ouest et au nord par la rue de la Savane. Architectes et urbanistes ont été invités à réfléchir, puis à suggérer une nouvelle vocation résidentielle à ce quartier tristounet situé tout près d’axes routiers majeurs à l’intersection des quartiers Côte-des-Neiges et Notre-Dame-de-Grâce. La Ville espère y voir naître une oasis de fraîcheur et de quiétude.

 

Le complexe d’habitations en copropriété Luz Condos, comme son nom l’indique, sera construit de telle sorte que la lumière y pénètre au maximum. Il s’agit de deux tours de 10 étages avec une structure entièrement en béton, aile nord et aile sud, avec deux étages de garage souterrain. Les huit étages supérieurs des deux tours seront reliés entre eux par une passerelle d’acier vitrée, ce qui créera un intéressant volume visuel. Les deux étages inférieurs seront constitués de maisonnettes urbaines, c’est-à-dire d’unités sur deux étages avec espaces de vie au rez-de-chaussée et chambres à l’étage. Il n’y a pas de corridor intérieur à ces niveaux des tours.

 

Les étages supérieurs des deux tours seront en retrait. La bordure du toit de l’étage inférieur fera donc office de terrasse. On aménagera des appartements terrasses sur deux étages dans l’une des tours et le toit-terrasse du dixième étage de l’autre abritera un spa. Un mini-gym sur trois étages, très fenestré, sera aménagé aux trois derniers étages, reliés entre eux par un escalier en spirale. Au sous-sol, les copropriétaires pourront également se partager un atelier bricolage-menuiserie.

 

Les unités comprennent d’une à quatre chambres à coucher. Elles offriront de 680 à 1 670 pieds carrés. Tous les plafonds sont à neuf pieds de hauteur.

 

Même si le projet ne vise pas la certification LEED, un effort énergétique sera fait. Un toit blanc sera aménagé afin de réfléchir le rayonnement lumineux et ainsi contrer l’effet d’îlot de chaleur. L’aménagement paysager de la cour commune intérieure nécessitera peu d’arrosage. Les fenêtres seront à faible émissivité. La chute à déchets à trois voies, avec tri à la source, encouragera la récupération. Des bornes électriques seront installées dans le garage.

 

Le coût global du projet s’élève à 35 millions $. C’est la société en commandite D.P.L.S. (Développement Place de la Savane) qui en est le promoteur. La construction a été confiée à Devlor, l’architecture à Barin architectes; l’ingénierie civile, mécanique et électrique relève de Desjardins Experts Conseils et l’ingénierie des structures de TDR Experts Conseils. Les services des architectes paysagistes Vert Cube ont également été retenus, de même que ceux de l’urbaniste Marie-Pascale Lalonde.

 

Les travaux démarreront à l’automne 2012. Il faut d’abord démolir la bâtisse qui occupe actuellement le terrain, ce qui sera fait en juin. « Nous laissons tout l’été aux démolisseurs pour les encourager à récupérer tout ce qui peut l’être », explique le pdg de Devlor, Benoît Laurin.

 

L’excavation débutera donc en septembre et il faudra tout l’automne avant de sortir de terre. Puis, au cours des six mois suivants, les deux tours de béton et la passerelle seront montées simultanément. Il faudra compter six mois additionnels pour la finition intérieure. Aucun contrat n’a encore été attribué. Devlor est actuellement en appel d’offres préliminaires, aussi bien pour la démolition que pour la construction.

 


Cet article est paru dans l’édition du vendredi 23 mars 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !