L'Alliance syndicale confirme qu'après plus de huit mois de discussions elle n'a plus beaucoup d'espoir d'en arriver à des ententes pour le renouvellement des quatre conventions collectives dans l'industrie de la construction. Donc, à moins d'un revirement majeur, les travailleurs de l'industrie de la construction n'ont d'autres choix que d'entreprendre dès demain une série de moyens de pression qui les mènera à une grève générale le 30 août prochain.
Selon le porte-parole syndical, Donald Fortin, malgré l'intervention d'une équipe de médiateurs et de conciliateurs et après des concessions importantes de la part des travailleurs, c'est l'impasse aux tables de négociations ! L'Alliance se bute à une fin de non-recevoir pour la plupart des demandes syndicales.
Pour chacun des secteurs de cette industrie, les enjeux sont de taille.
Les employeurs du secteur résidentiel, représentés par l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ), refusent systématiquement toute mesure qui aurait pour effet de réduire les écarts salariaux importants qui existent entre les travailleurs du secteur résidentiel léger (structure en bois de quatre étages et moins) et les autres salariés de la construction. De plus, l'APCHQ refuse systématiquement d'abolir un mécanisme des réserves d'heures qui, dans les faits, n'a jamais permis de réduire le travail au noir dans ce secteur.
Dans le secteur institutionnel et commercial, l'Association de la construction du Québec (ACQ) se vante d'avoir réglé la plupart des clauses des conventions collectives. Or, dans les faits, si cela est exact qu'elle a réglé la majorité de ses demandes, l'ACQ maintient une fin de non-recevoir pour la quasi-totalité des demandes syndicales.
Dans le secteur industriel, l'ACQ adopte une position très dure. Elle propose l'abolition pure et simple du sous-secteur de l'industrie lourde, ce qui signifie la perte de toutes les primes s'y rattachant, sans aucune compensation pour les travailleurs.
De plus, l'ACQ continue de vouloir imposer la rémunération des heures supplémentaires à temps et demi au lieu du temps double dans ces trois secteurs et n'a présenté aucune proposition formelle pour les augmentations salariales et le déficit du régime de retraite. Elle mène une négociation à sens unique !
Dans le secteur génie civil et voirie, malgré qu'une entente de principe sur les clauses générales ait été conclue le 21 juin, celle-ci est conditionnelle à un accord aux tables de négociations particulières à chaque métier ou occupation dans ce secteur et à la table de négociations chargée de négocier les clauses communes aux quatre secteurs de l'industrie de la construction. Les régimes d'assurances et de retraite font partie de ce tronc commun et aucune entente ne pointe à l'horizon pour combler un important déficit dans la caisse de retraite des travailleurs de la construction. Comme la loi interdit tout recours à la grève pour régler un différend au tronc commun, les travailleurs du secteur génie civil et voirie doivent se joindre aux moyens de pression afin de régler le sous-financement de leur caisse de retraite qui accuse un trou de 1,9 milliard $.
Les membres de l'Alliance syndicale, formée par le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction - International, la CSD Construction, la CSN-Construction, le Syndicat québécois de la construction (SQC) et la FTQ-Construction, ont déjà obtenu un mandat de grève de la part de leurs membres respectifs. Au cours des prochains jours, chaque association va joindre ses troupes pour faire l'état de la situation. L'Alliance prévoit d'ailleurs remettre à chaque travailleur un résumé de la situation. Le comité de stratégie de l'Alliance est à l'œuvre. Il a déjà commencé à mobiliser les troupes un peu partout au Québec. D'ici là, l'Alliance syndicale invite les employeurs à tenter un ultime effort afin d'arriver à une entente avant la date fatidique du 30 août.
Source : Communiqué Alliance syndicale