Le ministère des Transports du Québec (MTQ) apportera des changements importants à ses documents contractuels et d’ingénierie relativement à la classification des bitumes. Ceux-ci entreront en vigueur administrativement dès le mois de décembre 2018.
Le MTQ implantera prochainement dans sa norme 4101-Bitumes le système de classification basé sur l’essai MSCR, soit le Multiple-Stress Creep-Recovery. Ce changement vise à répondre aux lacunes du système actuel PG et à mieux classifier les bitumes selon leur aptitude à résister aux déformations permanentes.
La principale différence dans cette nouvelle classification touche la façon dont on classe l’extrémité supérieure des bitumes pour tenir compte de l’agressivité du trafic sans pour autant changer la température basse. Les différents niveaux de sollicitation sont exprimés au moyen d’un indice N, soit une lettre (S, H, V ou E) placée après le PG à température élevée. On parle ici de S pour circulation standard, de H pour circulation intense, de V pour circulation très intense et de E pour circulation extrêmement intense. À titre d’exemple, le PG 58-34 actuel sera remplacé par son équivalent MSCR, soit le PG 58H-34.
Des changements pour les contrats
En lien avec ces changements, l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ) fait savoir que les changements apportés par le Ministère dans ses spécifications transcendent le volet administratif des contrats. De fait, puisque le MTQ est le principal consommateur en liant bitumineux au Québec, l’industrie du bitume n’a d’autre choix que d’adapter son offre à la demande, à savoir abandonner, du moins, réduire considérablement les volumes de bitumes formulés selon la nomenclature de l’AASHTO M320, et ce, au profit des bitumes nouvellement formulés selon l’AASHTO M322.
Par ailleurs, étant donné que les prix des bitumes affichés mensuellement sur le Système électronique d’appel d’offres (SEAO) découlent des contrats d’approvisionnement du MTQ, il va de soi qu’en 2019 seuls les bitumes classés MSCR seront rendus disponibles. Conséquemment, il n’y aura plus de prix de référence pour exercer la clause d’ajustement du prix du bitume si celle-ci n’a pas été adaptée selon les nouvelles spécifications. Dans ces conditions, l’ACRGTQ indique qu’il est essentiel que les documents contractuels et d’ingénierie des municipalités soient adaptés le plus tôt possible.
Source : ACRGTQ