Une pénurie de matériaux de construction étendue et bien ancrée

C’est ce que révèle deux sondages réalisés par la firme Léger à la demande de l’ACQ, de l’APCHQ, l’AQMAT, le CIFQ et la CEGQ et dont les résultats ont été rendus publics le 11 février 2021.

D’entrée de jeu, il est permis de constater que la pandémie a dopé les dépenses en rénovation des propriétaires-occupants en 2020. En effet, de mars à décembre 2020, les deux tiers (65 %) des propriétaires ont fait des travaux de rénovation (modifications, améliorations, réparations ou entretien). Cette situation semble vouloir se poursuivre en 2021, alors qu’une proportion similaire de propriétaires envisagent d’apporter des améliorations à leur domicile d’ici septembre.

 

Problèmes d’approvisionnement

Cette surchauffe du marché de la rénovation a comme corollaire de créer une demande accrue et soudaine pour les matériaux de construction, laquelle entraine des problèmes d’approvisionnement. Les résultats témoignent que, depuis mars 2020, un peu plus de quatre entrepreneurs sur cinq ont rencontré des délais de livraison, des délais de transport sur les chantiers, des ruptures de stock chez le fournisseur ou un faible niveau d’inventaire local.

 

Plusieurs d’entre eux ont pris certaines actions pour tenter de pallier cette problématique, notamment en changeant de fournisseurs, en substituant des matériaux lorsque cela était possible ou en renégociant leurs contrats d’approvisionnement. 

 

Les matériaux les plus touchés par les problèmes d’approvisionnement sont : les portes et fenêtres (46 %), le bois d’œuvre (38 %), le contreplaqué et OSB (35 %), les fermes de toit (33 %), les poutrelles (28 %), les produits d’ingénierie en bois (24 %) et les articles de plomberie (22 %). L’aluminium (18 %), le béton (16 %), l’acier (14 %), les panneaux de gypse (11 %) et le bardeau d’asphalte (10 %) se trouvent aussi parmi les matériaux dont l’approvisionnement est le plus susceptible de devenir problématique pour les entrepreneurs en construction.

 

Hausses de prix significatives

Cette situation de rareté des matériaux se traduit par des hausses de prix parfois considérables. Pour 22 % des entrepreneurs appelés à se prononcer sur cette question, la hausse est de l’ordre de 10 à 20 %, alors que pour 42 % d’entre eux, l’augmentation estimée est supérieure à 20 %. « La hausse du cout des matériaux est donc très significative et cela va inévitablement se refléter de plus en plus dans le prix des propriétés et des contrats publics », mentionne Guillaume Houle, responsable des affaires publiques de l’ACQ.

 

Source : Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ)