Le 10 novembre 2009, monsieur Julien Gervais, apprenti-électricien à l'emploi de A & S Électrique, est électrocuté en effectuant des travaux de nature électrique à moins de 30 cm des extrémités mal protégées de conducteurs. La mise sous tension des circuits électriques créant des zones de danger de choc électrique sur ces conducteurs dits « à découvert », figure parmi les causes de cet accident.
La CSST rend publiques les conclusions de son enquête afin de sensibiliser les milieux de travail à l'importance de la sécurité en présence d'électricité, notamment lors de la planification et de la réalisation des travaux. Rappelons qu'au Québec, en 2009, six travailleurs ont été électrocutés alors que 208 autres ont été électrisés.
Le jour de l'accident, M. Gervais s'affaire, en compagnie d'un collègue apprenti-électricien, à préparer un luminaire de tubes fluorescents à un raccordement électrique qui doit être complété le lendemain. M. Gervais indique à son collègue certaines zones où il y a présence de fils dénudés auxquels des capuchons de connexion (marettes) ont été apposés la veille par leur employeur. La présence de ces capuchons est signe de tension. Alors qu'il manipule un câble sous tension de 347 V, le capuchon de connexion apposé au fil noir tombe et le travailleur entre en contact avec l'extrémité dénudée du conducteur. Le travailleur est électrocuté. Des secouristes, des policiers et des ambulanciers s'occupent de la victime qui est par la suite transportée à l'hôpital où son décès est constaté.
L'enquête a permis à la CSST de retenir deux causes pour expliquer l'accident. D'une part, la mise sous tension des circuits électriques crée des zones de danger de décharge électrique sur les conducteurs à découvert. D'autre part, la planification et la réalisation du travail sont déficientes quant aux périmètres de sécurité à considérer ainsi qu'à la maîtrise de l'énergie dangereuse pour protéger le travailleur.
À la suite de cet accident, la CSST a interdit à l'employeur d'effectuer les travaux de câblage électrique et de raccordement des luminaires. L'autorisation de reprise du travail a été donnée après que l'employeur se soit conformé aux demandes de la CSST.
La CSST considère que l'employeur A & S Électrique et le maître d'œuvre Beaudoin Construction et Rénovation ont agi de façon à compromettre la sécurité des travailleurs. En conséquence, un constat d'infraction leur a été délivré. Pour ce type d'infraction, l'amende peut varier de 5 000 $ à 20 000 $ pour une première offense et de 10 000 $ à 50 000 $ en cas de récidive.
Notons cependant que l'amende, pour ce type d'infraction commise à compter du 1er juillet, pourra varier de 10 000 $ à 40 000 $ pour une première offense.
Source : CSST