Près de 1 200 travailleurs sur un chantier de 1,2 G$

Par Christian Chaloux

Le plus gros chantier privé au Québec emploie près de 1 200 travailleurs cet automne. Ce chiffre inclut le personnel affecté à la planification et celui de l’ingénierie dans cette première phase de l’érection de l’usine Arvida, Centre technologique AP60, dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

 

Les sommes investies pour ériger la phase 1 de l’usine de la multinationale Rio Tinto Alcan à Jonquière s’élèvent à 1,2 milliard $. Le chantier s’est amorcé en 2007.

 

La compagnie entend moderniser les installations d’électrolyse de Jonquière et assurer leur pérennité à long terme. La région bénéficiera de retombées régionales importantes en devenant une vitrine mondiale de la technologie d'électrolyse de pointe AP60.

 

Le chantier avance à pas de géant en cette fin d’année 2011. Les premières fondations des bâtiments ont été coulées au cours des derniers mois et l’érection de la structure principale, qui accueillera les salles de cuves, est en cours. La superficie du bâtiment est de 3 900 mètres carrés.

 

L’usine Arvida comptera sur une salle des barres, deux salles de cuves, un passage d’opération, un centre de traitement des gaz, un centre de stockage et de traitement de matières premières, un centre de scellement des anodes, un centre de coulée et un carrousel de coulée, entre autres.

 

D’ici la fin de l’automne, les travaux extérieurs seront terminés. L’échéancier prévoit fermer l’enveloppe des bâtiments dans les prochaines semaines afin d’amorcer l’installation de l’équipement à l’intérieur de l’usine.

 

« L’objectif est de faire les travaux mécaniques et électriques au cours de l’hiver », indique la porte-parole de Rio Tinto Alcan, Claudine Gagnon.

 

L’usine produira 60 000 tonnes d’aluminium par année avec 38 cuves d’électrolyse. Le démarrage est prévu à 570 000 ampères, avec une possibilité d’augmentation au-delà de 600 000 ampères. La première coulée de métal est attendue au début de l’année 2013.

 

En chiffres, ce chantier aura utilisé, en tout, 54 000 mètres cubes de béton, 7 000 tonnes métriques d’acier, 7 800 tonnes métriques d’aluminium, 130 kilomètres de câbles électriques et 67 000 mètres carrés de revêtement métallique. Sans oublier que ce chantier aura, lors de sa pointe, près de 1 300 travailleurs en action.

 

Le maître d’œuvre est Rio Tinto Alcan. La firme SNC-Lavalin fournit, en vertu d’une coentreprise à parts égales avec Hatch, des services de gestion de projet, d’ingénierie, d’approvisionnement, de gestion de la construction et de préparation à la mise en service, pour mettre en place la nouvelle technologie d’électrolyse AP60, plus efficace et rentable, en vue de hausser de 40 % la production par cuve, comparativement à celle des usines d’aluminium existantes. SNC-Lavalin participe au projet depuis la phase de développement initiale.

 

La phase 1 compte 60 entrepreneurs à l’œuvre. Selon l’entreprise, 85 % des contrats de construction et de fourniture de matériel ont été accordés.

 

Une quinzaine de contrats mineurs seront octroyés ultérieurement dans le domaine de la construction et une vingtaine d’autres pour les fournisseurs d’équipement. Les prochains travaux feront appel à des soudeurs, des électriciens, des grutiers, des chaudronniers, des briqueteurs et des mécaniciens.

 

L’un des défis particuliers de ce chantier est d’accueillir de nombreux travailleurs sur un emplacement somme toute, exigu. L’entreprise se démarque par sa philosophie « Zéro blessure par choix », ce qui pousse les sous-traitants et les entrepreneurs à faire preuve d’innovation pour s’assurer de travailler en toute sécurité. Le chantier a atteint le chiffre d’un million d’heures sans blessure le printemps dernier, mais deux blessures ont été rapportées au cours de l’été.

 

Les phases 2 et 3 sont sur les planches à dessin. La phase 2 ajouterait un bâtiment d’une superficie de 9 450 mètres carrés et permettrait de passer d’une production de 60 000 à 200 000 tonnes d’aluminium. La phase 3 ajouterait un autre bâtiment de 12 750 mètres carrés et ferait grimper la production à 400 000 tonnes. « Nous sommes en processus d’analyse et d’étude (pour les phases 2 et 3), mais aucune décision n’a été prise quant au début de la construction », précise Claudine Gagnon, Communications et relations externes chez Rio Tinto Alcan.

 


Cet article est paru dans l’édition du mardi 25 octobre 2011 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !