Les audiences publiques sur le projet de loi 33, Loi éliminant le placement syndical et visant l'amélioration du fonctionnement de l'industrie de la construction, se terminaient hier soir. Parmi les plus récentes positions émises par l’industrie, nommons la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la CSN-Construction.
Lors de la présentation de leur mémoire à la Commission de l’économie et du travail, les deux organisations ont affirmé que les changements proposés dans le projet de loi 33 contribueront à l’élimination de l’intimidation et de l’exclusion vécues par des travailleurs et travailleuses et au maintien du pluralisme syndical. De plus, la CSN a présenté 14 propositions pour renforcer le projet de loi. Précisant que le projet de loi vise les bonnes cibles tout en apportant des solutions pertinentes à des problèmes réels, le vice-président de la CSN, Jacques Létourneau, a appuyé le gouvernement dans son intention de renforcer le rôle de la CCQ dans l’industrie, notamment en ce qui concerne la référence de la main-d’œuvre, une organisation qui « dispose déjà de toute l’information pertinente pour mener à bien ce travail ». Selon la CSN, l’abolition du placement syndical permettra d’assainir le climat dans les milieux de travail. Toutefois, le représentant de la CSN a dit estimer « que le projet de loi ne responsabilise pas suffisamment les employeurs : la loi devrait prévoir de sévères pénalités à l’égard des employeurs qui discrimineraient des travailleurs à l’embauche ou encore favoriseraient le travail clandestin ». Des critères d’embauche à respecter ont été présentés par la CSN.
Pour ce qui est de l’introduction des donneurs d’ouvrage dans les négociations, la CSN a dit juger cela comme une mauvaise idée qui rendrait le processus plus compliqué et ferait durer les négociations, soulignant que les négociations collectives doivent rester l’affaire des parties syndicale et patronale. Sur ce plan, la CSN a proposé que le projet de loi corrige deux problèmes. Elle a d’abord souligné qu’aucune disposition ne prévoit actuellement la rétroactivité des augmentations salariales, les employeurs n’ayant ainsi aucun incitatif à négocier avec diligence. De plus, la CSN souhaite que la loi soit modifiée pour « permettre aux syndicats d’exercer des moyens de pression plus diversifiés » puisqu’en ce moment ils n’ont comme marge de manœuvre que la grève générale dans un secteur complet.
Enfin, la CSN a aussi dit appuyer les autres changements proposés dans le projet de loi en ce qui a trait à la gouvernance de la CCQ et au fonds de formation. Elle a tout de même demandé des garanties sur l’usage des sommes amassées dans ces fonds, afin qu’elles soient bel et bien utilisées pour financer la formation des travailleurs. En terminant, la CSN et la CSN-Construction ont tenu à souligner qu’il reste nécessaire, même avec l’adoption éventuelle de cette loi, « d’enquêter et de faire la lumière sur la collusion et la corruption dans l’industrie et sur les liens avec le financement des partis politiques ».