L’architecture de la nouvelle bibliothèque de Drummondville proposera une lecture historique et culturelle de la ville et de sa région. Les architectes de Chevalier Morales et de DMA, le consortium qui a remporté le concours d’architecture lancé par la Ville, se sont inspirés du passé industriel des lieux et de la présence de la rivière Saint-François pour jeter les grandes lignes de l’édifice de 5 700 mètres carrés, dont la construction s’est amorcée le 1er mars au cœur du centre-ville, entre les rues Lindsay et des Forges.
D’une valeur de 20 millions de dollars, le bâtiment de deux niveaux aux formes atypiques est d’abord modelé par le passage de la ligne électrique, de part et d’autre de la servitude. Il permet ainsi de rallier la rue Lindsay par une promenade linéaire longeant un jardin et un espace civique sur rue pouvant accueillir des événements culturels, un camp de jour ou un marché de Noël.
« Le bâtiment donne l’impression de former qu’un seul et grand ensemble avec la future patinoire extérieure, qui fera l’objet d’un mandat ultérieur, observe le conseiller aux projets spéciaux de Drummondville, Philippe Mercure. Le concept joue aussi beaucoup sur la transparence, c’est pourquoi l’enveloppe sera entièrement constituée de murs-rideaux. Sauf que la fenestration sera limitée à 40 % de la surface des murs pour ne pas nuire au confort des usagers et parce qu’on cible le niveau argent de LEED. »
Il précise que les aires de lecture et de services seront distribuées sur les deux niveaux de l’édifice. Le rez-de-chaussée abritera en outre la Société d’histoire de Drummond (524 m2), un café (13 m2) ainsi que deux jardins intérieurs, dont l’un attenant à une vaste salle multifonctionnelle pouvant être subdivisée en trois espaces distincts. Entièrement cloisonnés de verre, les jardins se poursuivront jusqu’à l’étage, où quelque 770 m2 accueilleront des services municipaux.
« Les architectes ne voulaient pas de mécanique sur le toit, parce que les équipements auraient dénaturé les atouts visuels du concept, note Philippe Mercure. Les équipements mécaniques seront donc installés au deuxième niveau, sur une dalle indépendante afin d’éliminer la transmission de la vibration. Quant à la toiture, une partie sera aménagée en terrasse et végétalisée, tandis que l’autre sera simplement recouverte d’une membrane blanche. »
Au centre de la bibliothèque se déploiera un escalier monumental, composé de deux structures hélicoïdales décentrées rappelant la forme d’une turbine – aux deux barrages hydrauliques qui ont marqué le fil de la rivière. Son palier intermédiaire permet pour sa part de mettre en valeur des collections ou d’exposer certains objets.
« Le projet est réalisé en mode conception-construction par le groupe Axor, qui agit à titre de gestionnaire de projet et de construction, signale le conseiller de la Ville. On n’a pas tous les détails de conception encore. On sait que la structure sera en acier et qu’une partie de la fondation, soit environ 10 % de l’aire du bâtiment, sera aménagée en sous-sol pour accueillir les équipements électriques et informatiques. La bibliothèque sera aussi à la fine pointe avec la radio-identification. »
Les travaux, qui doivent être terminés en mars 2017, se sont amorcés par des travaux d’excavation menés par Gagné et Fils. Ils seront suivis à la mi-avril par la coulée de la fondation et des travaux d’étanchéité qui se poursuivront jusqu’en mai.
Rappelons que ce projet, qui profite d’une subvention de 6,5 millions provenant du ministère de la Culture, vise à redynamiser le centre-ville en le dotant d’une toute nouvelle infrastructure. À terme, cette infrastructure remplacera la bibliothèque actuelle construite en 1984 et jugée trop désuète.
Cet article est paru dans l’édition du mardi 5 avril 2016 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !