Procéder à des travaux d’agrandissement et de rénovation sans nuire à la quiétude du voisinage ni aux activités cliniques de l’hôpital représente tout un défi pour l’équipe responsable du projet.
Février 2025 marque le début des travaux d’agrandissement de l’urgence de l’Hôpital Fleury, à Montréal. Le nouveau bâtiment de 3 300 m2, qui se veut très lumineux, permettra d’améliorer l’expérience des usagers et la fluidité de leur parcours. Il logera notamment une aire d’observation de 18 civières, un module orthopédique et deux salles de choc. Le projet — financé par le gouvernement du Québec (137,5 M$) et la Fondation d’Ahuntsic et Montréal-Nord (2 M$) — est aussi rendu nécessaire par la vétusté des locaux actuels, qui seront rénovés.
Les travaux préparatoires sont déjà en branle. Ils comprennent la relocalisation de l’entrée électrique et la remise à neuf de la ligne d’oxygène de l’hôpital, entre autres choses. Suivra sous peu l’excavation de masse, puis la construction de la nouvelle annexe, un chantier qui devrait durer jusqu’à l’automne 2026. Toutes les activités de l’urgence seront ensuite transférées dans la partie agrandie pour que puissent commencer en janvier 2027 les travaux de réaménagement intérieur du bâtiment existant. Ce dernier conservera à terme sa fonction ambulatoire (salles d’examens et salles d’attente et de triage). La mise en service est prévue pour la fin de 2028.
Maintenir les activités cliniques
Le projet de rénovation de l’urgence comporte plusieurs défis, dont celui de la mise aux normes sismiques exigée par le Code national du bâtiment du Canada 2020. « Elles sont dures à mettre en place dans les centres hospitaliers opérationnels parce que ça implique de fermer des ailes pour pouvoir réaménager tout ça. Il a fallu qu’on travaille un peu un casse-tête pour déplacer certains services afin d’être capables de faire les renforts sismiques », explique l’ingénieur Alexandre Fortin, qui agit à titre de gestionnaire de projet sénior contractuel pour le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal.
Du côté de l’agrandissement, une des difficultés réside dans le roc, dont le niveau se situe à environ 5 pieds sous celui du sol. Puisqu’il est nécessaire de creuser jusqu’à environ 20 pieds, des travaux de forage devront avoir lieu. Des mesures seront mises en place pour contrôler autant le bruit que les vibrations. « On veut s’assurer que nos usagers ne sont pas trop incommodés, mais aussi que nos équipements qui sont sensibles aux vibrations ne sont pas déréglés par les travaux qui se passent à proximité », illustre Alexandre Fortin.
En plus des patients de l’hôpital, une attention particulière a été portée au voisinage. Le gestionnaire de projet mentionne que l’entrepreneur, Groupe Geyser, a eu l’idée de ceinturer le site avec des conteneurs. Ainsi, une suite de conteneurs empilés par deux, l’un par-dessus l’autre, formera un mur antibruit et antipoussière afin de minimiser l’impact des travaux sur la vie quotidienne des riverains. En outre, ces gros caissons métalliques serviront de bureaux de chantier, une solution ingénieuse pour pallier le problème d’espace autour du terrain.
ÉQUIPE DE PROJET
- Entrepreneur général : Groupe Geyser
- Architecture : Jodoin Lamarre Pratte Architectes
- Génie mécanique et électrique : BPA
- Génie civil, structure et gestion de la circulation : CIMA+
- Gestion de projet interne : Alski Consultant
- Gestion de projet externe : Société québécoise des infrastructures
Cet article est paru dans l’édition du 20 mars 2025 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.