Un nouvel aréna inspiré du paysage à Sept-Îles

9 mai 2025
Par Isabelle Pronovost

En plus de faire écho à la nature environnante, ce projet vise, dans une approche de développement durable, à déjouer les éléments climatiques de cette région de la Côte-Nord.

L’aréna Conrad-Parent vit ses derniers jours ; il sera bientôt remplacé par un bâtiment neuf dont la construction débutera sous peu. Le hasard faisant bien les choses, l’architecte chargé de concevoir le projet est né dans cette municipalité et y a joué au hockey dans ses jeunes années. Il connaît bien le sport, mais aussi les paysages de la région, qui lui ont servi d’inspiration. « Quand on regarde la mer à Sept-Îles, on voit les îles qui ont vraiment l’air de flotter sur une ligne d’horizon très bien affirmée. J’ai donc essayé d’amener ça dans l’approche conceptuelle », dit Jean-François Gagnon, associé principal, conception, chez Lemay.

 

Cette réflexion se traduit par un bâtiment dont la partie inférieure, en aluminium, fait écho à une mer agitée. C’est à ce niveau que sont accueillis les joueurs et les spectateurs, qui empruntent ensuite différents parcours dans l’aréna. Il est surmonté par un volume noir en acier, presque en suspension, qui rappelle la minéralité et l’immuabilité d’une île. « C’est un peu l’idée d’avoir un élément statique, et d’avoir en dessous de ça un élément qui est plus fonctionnel, plus dynamique, plus en mouvement, en utilisant les matériaux locaux », résume l’architecte.

 

Simplicité et efficacité

Même si le projet ne vise pas de certification environnementale, un grand soin a été apporté aux facteurs bioclimatiques — vents dominants et course du soleil — pour maximiser l’efficacité du bâtiment. « Avec la fenestration, on a fait des calculs énergétiques pour s’assurer des gains thermiques minimaux selon l’ensoleillement », fait valoir Jean-François Gagnon. Il mentionne en outre avoir voulu créer des volumes les plus compacts possible et limiter le nombre de fenêtres. D’ailleurs, celle se trouvant du côté du boulevard Laure adopte une forme qui suit la courbe du soleil afin de prévenir tout éblouissement sur la glace.

 

Le souhait de la Ville d’éviter l’installation d’ascenseurs, plus complexes à entretenir et réparer en dehors des grands centres urbains, s’est révélé un défi pour l’équipe, qui devait tout même assurer une accessibilité universelle. « L’approche était de faciliter les opérations au day to day de l’aréna, que ça soit le plus simple possible à opérer. » La solution a été de créer des rampes qui, à partir de l’entrée principale, desservent soit les estrades, soit les vestiaires, ou encore l’aréna Guy-Carbonneau à proximité, auquel le nouveau bâtiment sera relié par un corridor intérieur.

 

Le toit de cet aréna devant être remplacé, les travaux pourraient se faire en parallèle de ceux du nouveau bâtiment, qui débuteront en mai. Ce dernier devrait être livré à l’automne 2026, puis l’entrepreneur procédera à la démolition de l’ancienne structure. C’est à cet endroit que se trouvera le stationnement ainsi que son aménagement paysager, aussi conçu par Lemay. En plus de la plantation de nouveaux végétaux, Jean-François Gagnon précise que des efforts ont été consentis pour préserver les arbres existants sur le site, toujours dans une approche de développement durable.

 

Le coût total du projet, qui comprend la construction, la démolition, la réfection de la toiture ainsi que les frais de surveillance et de financement, s’élève à 78,5 M$, taxes comprises.

 

Équipe de projet

  • Architecture et architecture de paysage : Lemay
  • Entrepreneur : EBC
  • Structure et mécanique : CIMA+
  • Réfrigération : Delisle, Despaux et associés
  • Services alimentaires : BPA

Cet article est paru dans l’édition du 24 avril 2025 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.