Quartier de la santé – Un village dans la ville

Par Geneviève Vincent

L’organisme en charge de promouvoir le futur Quartier de la santé de Montréal poursuit son travail de séduction à l’international en faisant connaître le nouveau périmètre en cours de développement autour du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).

 

Depuis la mise en chantier de l’hôpital, Quartier de la santé de Montréal (QSM) peut maintenant progresser avec plus de confiance pour mettre en branle le Plan d’action 2010-2015 du Quartier de la santé de Montréal.

 

Le directeur général de l’organisme, Guy Gélineau, était à Cannes, en France, pour la tenue du Marché international des professionnels de l’immobilier (MIPIM). Il cherche activement des locataires et des investisseurs immobiliers prêts à se greffer à un pôle de la santé montréalais.

 

Concrètement, avec la construction du CHUM qui avance rondement, QSM fait la promotion de cet hôpital de pointe qui disposera de 140 équipes de chercheurs, dont la moitié sera dédiée au transfert des connaissances vers des entreprises. Quelques centaines de millions de dollars seront également investis dans de nouvelles plateformes technologiques (équipements de pointe), sans oublier le nombre élevé de patients disponibles pour de la recherche clinique. Autant de caractéristiques que QSM promeut auprès des entreprises du secteur de la santé et des sciences de la vie et des investisseurs pour concrétiser la venue d’entreprises qui auraient pour objectif de travailler avec les ressources du CHUM : « Ces trois éléments sont susceptibles d’intéresser le secteur privé par intérêt d’abord, pour les plateformes ou pour œuvrer avec des chercheurs. Ils viendraient donc s’installer à côté du CHUM dans un bâtiment nommé le Pavillon des bio-industries », indique M. Gélineau.

 

Le directeur général souhaite aller de l’avant même si le plan d’urbanisme du Quartier de la santé n’est pas adopté. Une étude conjointe entre le ministère des Transports du Québec et la Ville de Montréal a été entreprise en novembre 2009 pour évaluer la faisabilité de recouvrir une partie de l’autoroute Ville-Marie. L’étude devrait être rendue publique dans les prochaines semaines. Cette étape franchie, les élus pourront se pencher sur un plan d’urbanisme clair, ce qui facilitera le travail de démarchage du QSM à l’international.

 

Des terrains stratégiques ont été ciblés de part et d’autre de l’axe routier, pouvant déjà accommoder des projets privés. La Ville de Montréal et la Société immobilière du Québec en sont les propriétaires actuels. L’un des projets souhaités par QSM porte sur l’établissement du Pavillon des bio-industries, d’une superficie de 40 000 pieds carrés, sur un terrain appartenant à la ville de Montréal, près de l’hôtel de ville. Ce pavillon accueillerait les entreprises qui exploiteront les connaissances scientifiques développées au Centre de recherche du CHUM, ou qui seront attirées par les avantages que procure la proximité du CHUM et de son centre de recherche. « On espère voir un bâtiment construit sous forme de copropriété (commerciale) où les entreprises pourraient louer ou acheter une partie de l’édifice. Comme il y aura plus de 12 000 professionnels qui travailleront au CHUM, il serait souhaité d’ériger un édifice polyvalent axé à la fois sur des services pour la collectivité (des cliniques) et du secteur privé en lien avec les fonctions de l’hôpital », explique M. Gélineau.

 

Le futur quadrilatère de la santé était délimité au départ par les rues Saint-Urbain, Amherst, Saint-Antoine et le boulevard René-Lévesque. Mais le quartier s’est agrandi rapidement. En décembre dernier, le gouvernement du Québec a annoncé la venue du Campus de santé publique Norman-Bethune, sur l’îlot Voyageur situé à l'angle de la rue Berri et du boulevard De Maisonneuve, à Montréal. Malgré les critiques, l’élargissement du QSM est bien réel et les objectifs de l’organisme ont été atteints avec ce projet de l’Université de Montréal. D’ici quatre ans, l’École de santé publique (ESPUM) devrait voir le jour, à l’angle de la rue Berri et du boulevard De Maisonneuve, un projet évalué à 90 millions $. Une seconde phase, estimée à 70 millions $, pourrait suivre dans le même quadrilatère et réunirait au même endroit l'Institut de santé publique de Montréal et la Direction régionale de santé publique de Montréal.

 

En parallèle avec la venue d’entreprises privées du domaine de la santé, QSM a identifié d’autres besoins pour le futur quartier où, par exemple, le logement deviendra prioritaire. Les partenaires du quartier seront mis à contribution dans l’atteinte de ces objectifs. « Nous avons comme vocation de faire la promotion entre tous les projets. Il y a eu des rencontres avec les promoteurs de projets (Palais des congrès, Hôtel Viger, Radio-Canada, entre autres) pour tenter de créer une complémentarité et faire converger le développement d’une sorte de village dans la ville, avec ces différentes composantes », précise le directeur général de QSM.

 

QSM présente un plan de développement global et unique. « Notre stratégie est de développer le Quartier de la santé au fil des besoins, des clients et du recrutement que nous allons faire, contrairement à Toronto, qui a construit et rempli le plus rapidement possible. »

 


Cet article est paru dans l’édition du mardi 20 mars 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !