Deux édifices magnifiques, situés rue Wellington à Ottawa, en face de la colline Parlementaire, subissent présentement des rénovations majeures.
Le premier, l’édifice Wellington, un immeuble de neuf étages (deux en sous-sol, six étages habitables en plus des chambres des appareils mécaniques), a été achevé en 1927 pour La Métropolitaine assurance-vie. En 1956 sont venus s’ajouter un immeuble de six étages à l’est et deux étages supplémentaires sur l’édifice existant. Les services administratifs de la Chambre des communes ont récupéré la bâtisse en 1976.
Sa durée de vie utile est terminée. L’intérieur a été entièrement démoli. N’ont été gardés que le hall d’entrée en marbre et une importante mosaïque. L’ossature est toujours très solide. Le revêtement extérieur, en pierre de taille, a également été conservé intact. Il sera réparé et nettoyé.
« Tout l’intérieur, soit les murs, planchers, et tous les systèmes électromécaniques et de contrôle doivent être refaits, explique Thierry Montpetit, architecte, directeur du projet. L’édifice de 480 000 pieds carrés, qui pourra être occupé en avril 2016, abritera 69 espaces de bureaux pour les parlementaires et sénateurs et 10 salles de réunion pour comités. Un atrium sera créé au cœur du bâtiment, avec apport de lumière naturelle par un puits de lumière.
« Il s’agit en fait d’un espace de remplacement parce que d’importantes rénovations sont à venir dans les immeubles de l’est et du centre du Parlement, le tout sur une plage d’une vingtaine d’années », précise Thierry Montpetit.
La déconstruction est en cours depuis avril 2010. Le contrat de 40 millions $ comprend la démolition sélective et de masse, la décontamination d’amiante notamment, ainsi que la mise aux normes du renforcement sismique. Il a été accordé à PCL Constructors Canada et prendra fin en octobre 2012, si tout se déroule comme prévu.
Le défi consiste à ériger un édifice à l’intérieur même d’un bâtiment, le tout supporté par de nouvelles colonnes, de nouveaux murs et planchers. Entre juin et décembre 2012, les planchers en béton seront reconstruits. Ensuite, la finition intérieure a été remise en gérance à l’entreprise Ellis Don corporation, soit un contrat de 143 millions $ qui couvre tous les travaux de construction, de finition et d’installation des systèmes électromécaniques. Ces travaux s’étendront jusqu’à la fin de 2015.
L’Institut de conservation du Canada a apporté son aide pour déterminer comment stabiliser la mosaïque du hall d’entrée, une œuvre unique au pays, la préserver durant les importants travaux de démolition et de quelle façon la restaurer dans le futur.
L’autre édifice, celui de la Banque de Montréal, achevé en 1932, est un exemple du classicisme moderne des années 30, avec éléments de style Art déco. Son concepteur, l’architecte Arnold Barott, a récolté la médaille d’or de l’Institut royal d’architecture du Canada, la plus haute distinction au pays.
L’immeuble, rebaptisé l’édifice Sir-John-A.-Mcdonald, a été « classé » en 1986. Il s’agit de la plus haute désignation patrimoniale pour un édifice fédéral. À la fin des travaux, il accueillera la salle de la Confédération permanente, où se tiendront des événements cérémoniaux et d’importantes réunions de parlementaires.
L’entreprise Ellis Don corporation a été désignée pour gérer l’ensemble des travaux et embaucher les sous-traitants. Son enveloppe budgétaire s’élève à 66 millions $. Les travaux comme tels commenceront en avril 2012. Première étape : démolition et élimination des matières dangereuses, déménagement et entreposage des éléments patrimoniaux. Les autres étapes du projet ne sont pas encore précisées ni le calendrier de réalisation. Mais on sait que les travaux devront être terminés pour la fin de 2015.
Cet édifice diffère nettement du précédent. Il s’agit en fait d’un grand hall de banque. « Il n’y a pas grand-chose à enlever à l’intérieur, explique le directeur de l’édifice Sir-John-A.-Mcdonald, Rock Gameiro. Le travail de réhabilitation comprend une mise à niveau de la structure et le remplacement de tous les systèmes, soit électrique, mécanique, de plomberie et de sécurité des personnes. La majeure partie de l’enveloppe de l’édifice et des infrastructures, et même la finition, n’a pas été rénovée depuis sa construction. »
On construira également une annexe de 31 000 pieds carrés sur le terrain vacant à l’ouest de l’édifice. Elle fournira une entrée sécuritaire pour les invités, d’autres salles de réunion, des fonctions de soutien, dont un quai de chargement, des locaux techniques, des services d’alimentation, des toilettes et vestiaires.
La principale difficulté de ce projet réside dans l’acoustique. Le son se répercute beaucoup dans cette salle de 160 pieds de long, sur 59 pieds de large et haute de 54 pieds. « Il faut par conséquent installer des matériaux acoustiques dans les caissons du plafond, poser des tapis et tendre des rideaux, et enfin munir les murs de panneaux acoustiques pour réduire la réverbération », conclut Rock Gameiro.
Cet article est paru dans l’édition du mardi 6 mars 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !