Révision des hauteurs et des densités au centre-ville : le rapport de l’OCPM

C'est hier que l'Office de consultation publique de Montréal rendait disponible son rapport de la consultation sur le projet de cadre de révision des hauteurs et densités du centre-ville, préparé par l'arrondissement de Ville-Marie. L'objectif principal annoncé dans le cadre de révision est de soutenir et d'accélérer le développement des terrains vacants dans des secteurs stratégiques situés en bonne partie sur le pourtour du centre des affaires, en misant notamment sur le marché de l'habitation et en renforçant la protection des principales caractéristiques spatiales et paysagées du centre.

 

Trente-sept zones ont été ciblées. Des modifications sont proposées aux hauteurs actuellement autorisées dans 28 d'entre elles et aux densités dans 9. Au total, le potentiel constructible créé par le cadre de révision est de 13 500 logements et de 750 000 m2 de bureaux.

 

La commission a reçu 35 mémoires et deux opinions verbales de la part d'acteurs des milieux économique et immobilier, de citoyens et de propriétaires directement touchés, de groupes intéressés à la protection du patrimoine, à l'aménagement urbain ou au logement. La majorité des interventions souligne la qualité du travail accompli. Toutefois, les prises de position des participants sur les modifications elles-mêmes se sont avérées assez souvent divergentes et varient selon leurs missions respectives.

 

Bien qu'elle ait reconnu l'utilité de l'exercice de révision des hauteurs et des densités au centre-ville, la commission considère qu'il est urgent de mettre à jour la vision stratégique de l'aménagement et du développement du centre-ville de Montréal. Sa première recommandation porte donc sur l'importance de produire d'ici un an, un énoncé d'aménagement du centre-ville et de le soumettre au débat public, comme cela avait d'ailleurs été initialement prévu par l'arrondissement et endossé par le comité exécutif de la Ville en juillet 2010. L'ampleur des enjeux d'aménagement et de développement portés par le centre-ville de Montréal, pour la Ville elle-même, mais également pour tout le Québec, justifie que l'on réfléchisse spécifiquement à l'ensemble des attributs qui confèrent au centre-ville sa vitalité et que l'on en débatte publiquement. La commission propose également de produire un plan d'action économique pour le centre-ville, de confirmer les composantes significatives de son paysage urbain et d'élaborer une stratégie plus générale d'incitation au développement des terrains vacants. Ces trois chantiers seraient complétés par un quatrième portant sur les moyens de rendre le centre-ville accessible aux ménages à revenus modestes et moyens.

 

Par ailleurs, la commission a effectué un examen de chaque zone où des modifications sont proposées. Son analyse s'appuie sur l'idée qu'un paysage urbain harmonieux, cohérent, proche de l'histoire et de l'identité de la Ville, s'avère un atout économique et social important, un gage de développement.

 

La commission entérine la majeure partie des propositions visant à baisser les hauteurs dans certaines zones. Celles-ci ont pour objectif, en effet, de protéger les flancs du mont Royal, le patrimoine bâti des secteurs visés, ainsi que des percées visuelles en direction de la montagne Elle accueille favorablement la plupart des propositions de l'arrondissement concernant les rehaussements de densité.

 

Cependant, certaines de ces modifications posent problème. Ainsi, la proposition d'augmenter les hauteurs du côté est du corridor Bonaventure engendre un problème de déséquilibre avec les hauteurs qui figurent du côté ouest du même corridor, de même que celles qui sont confirmées par le PPU Peel-Wellington. La commission propose de maintenir le statu quo dans le corridor Bonaventure et encourage les arrondissements de Ville-Marie et du Sud-Ouest à se concerter dans le but de déterminer conjointement la hauteur jugée appropriée dans l'ensemble du secteur qui fait l'interface entre le faubourg des Récollets et le quartier Griffintown.

 

De plus, la commission s'oppose au relèvement des hauteurs à 80 mètres dans la zone 26 qui correspond à une section du futur Quartier de la santé. Ce rehaussement ouvre la porte à des constructions qui risquent d'entraîner la perte irrémédiable d'un paysage urbain remarquable et la disparition du panorama sur le centre-ville que l'on peut admirer actuellement à partir de la place Vauquelin. On s'expose ainsi à perdre un lien visuel important entre le centre-ville et le Vieux-Montréal.

 

La commission propose que ce secteur fasse l'objet d'une planification d'ensemble par le biais d'un programme particulier d'urbanisme (PPU). Ainsi, sera-t-il possible de se donner les moyens de réconcilier le développement de ce secteur - y compris les projets du Quartier de la santé - avec la préservation et la mise en valeur des éléments remarquables du paysage, dont les vues. Étant donné que le Campus de la santé publique sera déplacé sur le site de l'Îlot Voyageur, la Ville dispose de tout le temps voulu pour effectuer les études pertinentes et choisir une solution optimale.

 

Toute l'information disponible sur ce projet peut se trouver aux bureaux de l'Office au 1550, rue Metcalfe, bureau 1414, à la Direction du greffe à l'hôtel de ville au 275, rue Notre-Dame Est, et sur le site internet de l'Office au www.ocpm.qc.ca.

 

Source : OCPM