Par Christian Chaloux

 

La route 167 s’allongera de 242 kilomètres en direction du Nord-du-Québec. L’ajout du tronçon supplémentaire est situé à deux heures de route au nord de Chibougamau en direction des monts Otish. En tout, le projet divisé en quatre tronçons sera réalisé au coût estimé de plus de 300 millions $.

 

Le contrat du premier tronçon couvrant 82 kilomètres vient d’être octroyé par le ministère des Transports du Québec (MTQ) à la compagnie Les Carrières Bob-Son de Baie-Comeau. L’appel d’offres a été remporté grâce à une proposition de 76 millions $, soit 12 millions de moins que son plus proche rival, le consortium EBC-Neilson.

 

Le ministère des Transports du Québec a divisé le projet en quatre tronçons distincts. Les plans et devis du tronçon B sont complétés et couvriront une section de 60 kilomètres. Des négociations ont lieu présentement entre le gouvernement et la nation crie de Mistassini pour décrocher ce contrat.

 

Des dissensions internes ont également amené des entrepreneurs cris à revendiquer leur part de contrat et de dédommagement pour les territoires de trappes, et ce, sans l’aval du conseil de bande de la nation crie de Mistassini. Au moment de mettre sous presse, un groupe bloquait l’accès au chantier de la route 167 depuis la mi-janvier, réclamant une négociation de gré à gré avec le gouvernement.

 

Les deux dernières sections (C et D) s’échelonneront sur des distances de 53 et 47 kilomètres respectivement. Les plans et devis sont en cours de préparation pour ces sections. L’appel d’offres pour le troisième tronçon (C) sera lancé en août 2012.

 

La prolongation de la route 167, sous la supervision du MTQ dans le cadre du Plan Nord, prendra la forme d’une route gravelée à deux voies, d’une largeur de 10,6 mètres. La vitesse sera limitée à 70 km/h.

 

Cette route provinciale multiservice reliera le projet Renard, propriété de la minière Stornoway Diamond, à la fin actuelle de la route 167, localisée au lac Albanel (Témiscamie). Elle donnera accès à un certain nombre de projets miniers prospectifs ainsi qu’au nouveau parc provincial projeté, mieux connu sous le nom temporaire de La réserve de biodiversité projetée Albanel-Témiscamie-Otish.

 

Les travaux préparatoires du premier tronçon (A) s’amorceront en février prochain avec du déboisement, l’installation d’un campement, l’ouverture de carrière et de sablière ainsi que le drainage du terrain.

 

La construction de la route démarrera au printemps pour se terminer en 2013. L’entrepreneur prévoit réaliser 60 % des travaux cette année.

 

Les défis seront multiples, selon André Pratte, directeur de la construction pour Les Carrières Bob-Son, puisqu’il n’y a qu’un peu de déboisement de réalisé à l’heure actuelle. Le constructeur devra ériger trois ponts permanents sur des cours d’eau et construire un parc de carburant pour la réalisation de ce projet qui s’effectuera dans des conditions nordiques.

 

Le ministère des Transports ajoute que les défis pour les entrepreneurs touchent la rareté des sources de matériaux granulaires, surtout dans la portion sud du projet et qu’il y a beaucoup de cours d’eau à traverser, dont un majeur d’une largeur de 140 mètres.

 

L’autre défi particulier touche l’environnement, puisque la route suit les limites de La réserve de biodiversité projetée Albanel-Témiscamie-Otish, d’une superficie de 11 000 kilomètres carrés.

 

Les ingénieurs au projet dans le tronçon A sont André Pratte et Jean-Marc Parent des Carrières Bob-Son. L’entreprise agit également comme donneur d’ouvrage.

 

Ces derniers recherchent des sous-traitants pour le déboisement, le concassage, la location de machinerie et l’installation de ponceaux, entre autres.

 

Enfin, le gouvernement du Québec et la compagnie Stornoway ont annoncé la signature de deux ententes le 1er août 2011 afin de participer au financement de la future route.

 

Stornoway a convenu de contribuer pour 44 millions $ à l’aménagement de la nouvelle route, une somme amortie sur une période de 10 ans à compter de juillet 2015. La contribution de l’entreprise sera financée par Québec à hauteur de 6,3 % et sera notamment conditionnelle à la construction de la route dans les délais prévus, à l’obtention de toutes les approbations des organismes de réglementation pour la construction du projet diamantifère Renard et à l’obtention du financement pour le projet Renard.

 

De plus, Stornoway a convenu d’effectuer une contribution maximale de 5 000 $ le kilomètre, soit 1,215 million $ par année, pour l’entretien de la route pendant son utilisation.

 


Cet article est paru dans l’édition du jeudi 2 février 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !