Saint-Zacharie n’est pas dotée d’infrastructures municipales adéquates. Elle dispose d’un réseau d’égouts domestiques désuet d’environ 11 kilomètres, et d’un système d’égout pluvial partiel. Il faudra remplacer plusieurs segments de conduites et en prolonger d’autres, mais aussi implanter un aqueduc et un système d’alimentation en eau potable. Les plans et devis du projet ont été élaborés par la firme Roche entre août 2010 et janvier 2011. Les travaux coûteront plus de 14 millions $.
Les puits artésiens résidentiels de cette municipalité n’étaient plus conformes, en raison d’une contamination aux coliformes fécaux générée par des égouts domestiques mal en point. Il aurait fallu des terrains d’une superficie de 30 000 pieds carrés, pour les éloigner suffisamment des sources d’eau propre à la consommation. L’épaisseur du mort-terrain est par ailleurs insuffisante pour filtrer les eaux usées. Les avis d’infraction et d’ébullition ont été nombreux ces dernières années. Il fallait doter Saint-Zacharie des infrastructures « vitales à la santé, à la sécurité et à la salubrité publique ».
L’installation de conduites d’aqueduc et d’égouts domestiques endommagera les conduites pluviales à divers endroits, par l’excavation de tranchées et le dynamitage pour venir à bout du roc. Des études géotechniques ont démontré qu’il est friable dans cette région, ce qui facilitera les choses. « Nous devrons limiter les dommages aux égouts pluviaux, pour en remplacer le moins possible, ce qui représente un certain défi », lance Denis St-Cyr, l’ingénieur chez Roche mandaté dans ce projet.
Deux puits d’eau potable avec pompes intégrées sont également prévus. Leur mise en place aura lieu dans une zone agricole. La Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) les a autorisés. Une fois l’eau traitée, elle aboutira dans un réservoir comprenant trois cellules. Celui-ci sera construit sur un terrain vacant à six mètres de profondeur. Un aménagement paysager, qui le recouvrira en partie, accueillera un bâtiment technique abritant les pompes et ses panneaux de contrôle, un système de traitement d’eau potable, la mécanique de procédés et le système de ventilation et de chauffage. C’est l’architecte Alain Veilleux qui a conçu la structure extérieure du bâtiment rattaché au réservoir d’eau. De plus, une génératrice remédiera aux pannes d’électricité.
Les études préliminaires ont duré près de trois ans. Il a fallu procéder aux estimations de coûts et valider les débits domestiques. Trouver une source d’eau à proximité n’a pas été facile. Les recherches se sont échelonnées sur plusieurs années. La firme d’hydrogéologues Mission HGE, en collaboration avec Roche, a procédé aux recherches en eau. Autre défi : ajuster le profil des rues à refaire en respectant l’aménagement paysager résidentiel. Cela implique parfois le réaménagement des arrières, et l’ajustement des entrées charretières, pour éviter l’accumulation des eaux de ruissellement.
En ce qui a trait aux coûts des travaux et aux subventions accordées, une entente de principe a été conclue. Il reste certains partages des dépenses à définir entre Saint-Zacharie et le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT). Le Fonds Chantiers Canada-Québec, volet Collectivités, et le Programme d’infrastructures Québec-Municipalités (PIQM), financent également le projet. Les travaux devraient démarrer cet automne et être terminés à la fin de 2012. Un appel d’offres est à venir pour mandater l’entrepreneur général.
Cet article est paru dans l’édition du vendredi 12 août 2011 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !