Créer un quadrilatère futuriste regroupant des activités commerciales, résidentielles, industrielles et agricoles en interrelation, aménager un marché public permanent, mettre en valeur les vues imprenables sur le mont Royal, ériger une tour emblématique tout en créant des corridors verts pour désenclaver le site et le raccorder aux artères commerciales avoisinantes, aux parcs et attraits du quartier, dont le Jardin botanique, le Biodôme et le futur planétarium. En bref, concevoir une destination verte qui, du reste, gagnerait à s’inspirer du caractère historique du lieu pour donner une personnalité forte au futur aménagement de l’îlot central du Technopôle Angus.
Telle est la direction qu’une trentaine d’experts en aménagement urbain ont suggéré d’emprunter à la Société de développement Angus (SDA) pour l’aménagement de cette dernière parcelle de terrain — dont la superficie de 40 000 m2 correspond à six terrains de football — du Technopôle, à Montréal, lors d’une charrette de design qu’organisait la SDA, le 25 août dernier.
L’objectif était de mettre à contribution des opinions externes pour concevoir un milieu de travail et de vie novateur apte à devenir une nouvelle référence en matière de revitalisation urbaine écologique. Principaux critères retenus : création d'emplois, mixité de fonctions, écomobilité, animation et qualité de vie.
« Le défi est de créer un lieu convivial où les gens viendraient pour se retrouver, tout en créant de l’emploi et en étant viable financièrement. Un lieu où les travailleurs voudront rester après leur journée de travail et qui serait un pôle d’attraction pour les résidents du quartier », souligne Christian Yaccarini, président et chef de la direction de l’organisme. « Nous avons divers projets en marche. Mais le Technopôle demeure notre assise, notre carte de visite, l’endroit où nous pouvons le plus innover. »
Les participants, à qui la thématique de la rencontre a été dévoilée le jour même, ont été regroupés en trois équipes multidisciplinaires en vue de cogiter sur les aspects suivants : types d’aménagements envisageables, fonctions possibles, ainsi que stratégies liées au transport, à l’énergie et à la cohésion sociale.
Ce symposium, auquel ont notamment participé des architectes, des urbanistes et des sociologues d’ici et d’une dizaine de pays, s’est déroulé dans le cadre du 9e Sommet mondial Écocité, qui avait lieu pour la première fois dans une ville nordique.
Une fois compilés, les résultats de ce remue-méninges viendront alimenter les réflexions que la SDA a déjà entreprises quant à de tout nouveaux modèles de développement qui soient imperméables aux modes du moment. Le projet devrait se concrétiser au cours des cinq prochaines années, selon la capacité d’absorption du marché.
Une entreprise innovatrice
Maintes fois primée pour ses initiatives en matière de développement durable, la SDA est une entreprise phare en matière de revitalisation urbaine, de construction écologique, de gestion responsable d’immeubles et de soutien à l’économie sociale. Fondée en 1995, elle se veut alors une réponse à la fermeture, trois ans plus tôt, des ateliers du Canadien Pacifique, où des milliers de travailleurs ont œuvré durant près de 100 ans à la fabrication de locomotives — de même que d’obus et de chars d’assaut durant les deux grandes guerres. Le terrain est contaminé et les anciens locaux industriels laissés à l’abandon.
Un premier bâtiment, le Locoshop, est converti en immeuble de bureaux écologique — le premier au Canada —, en 1998. Se succèdent six autres phases, dont la création d’Insertech Angus et la construction du Centre de biotechnologies Angus, respectivement en 1999 et en 2003. La société adopte, en 2005, une politique visant à obtenir la certification LEED pour tous les édifices du site.
Premier promoteur à avoir obtenu une certification environnementale LEED-ND Or, son parc immobilier de l’est de Montréal comprend aujourd’hui 12 bâtiments — tous certifiés BOMA BESt —, dont le premier immeuble de bureaux multifonctionnel certifié LEED et le premier CLSC LEED au Québec. Une cinquantaine d’entreprises y sont établies ; elles emploient globalement 2 000 personnes.
Mis à part l’îlot central du Technopôle Angus, la SDA planche actuellement sur divers projets dont ceux du 2-22 Sainte-Catherine et d’eXcentris avec le Cinéma Parallèle, au centre-ville de la métropole, ainsi que le projet Diamant, de concert avec Ex Machina et Robert Lepage et un complexe cinématographique à Québec.
Cet article est paru dans l’édition du mardi 30 août 2011 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !