Tembec de Béarn : une chaudière alimentée aux écorces

Par Michel De Smet

L'usine de Béarn de la forestière Tembec au Témiscamingue s'apprête, d'ici le printemps prochain, à mettre à l'arrêt les deux chaudières de ses deux séchoirs à bois. D'une capacité chacune de 3 000 kilowatts (kW) et alimentées au mazout lourd, elles seront remplacées par une seule chaufferie de 7 000 kW utilisant des écorces.

 

Pour Michel Bastien, vice-président, opérations, sciage et forêt, division du Québec, de Tembec, ce projet va permettre d'augmenter l'efficacité énergétique de l'usine qui traite annuellement quelque 440 000 mètres cubes de bois produisant 40 000 tonnes d'écorces broyés. Le tiers de cette dernière production servira à l'alimentation de la nouvelle chaudière. Quant aux deux tiers restants, environ 26 000 tonnes, ils seront acheminés comme source d'énergie à l'usine de cellulose de spécialités que la forestière exploite à 80 kilomètres de Béarn.

 

« Pour nos installations de Béarn, cela va engendrer une réduction importante des coûts de séchage et augmenter de la sorte notre compétitivité, ce qui est très appréciable dans le contexte difficile que vit l'industrie forestière », explique ce dernier.

 

En outre, l'implantation de la nouvelle chaufferie alimentée aux écorces représente un gain environnemental appréciable. Elle va permettre l'élimination de 2,8 millions de litres de mazout utilisés annuellement, ce qui équivaut à une réduction de 88 % des gaz à effet de serre (GES) du site. « De manière bien concrète, c'est comme si on éliminait chaque année 2 412 véhicules de nos routes », signale Marc Paré, directeur général, services techniques, Est du Canada, chez Tembec.

 

Le projet nécessitera un investissement de 6 millions $. Une partie de ce montant, soit 3,6 millions $, proviendra d'une contribution du gouvernement du Québec par le biais de son Fonds des ressources naturelles, volet efficacité et innovation énergétiques. 

 

Un chantier de huit mois

 

Tous les travaux d'ingénierie de projet sont réalisés à l'interne. En juillet dernier, Tembec a passé ses deux plus importantes commandes d'équipement, l'une à la société texane PPC Industries pour la livraison d'un précipitateur électrostatique qui servira à filtrer les émissions de particules dans l'atmosphère et une seconde à Wellons FEI, de Sainte-Julie, pour la nouvelle chaudière aux écorces.

 

L'entreprise forestière prévoit amorcer les travaux dans les prochaines semaines et les terminer en avril ou mai 2012 par la mise en service de la nouvelle chaufferie. La première phase, qui s'étalera jusqu'en janvier prochain, sera consacrée à la construction des bâtiments qui abriteront la nouvelle chaudière ainsi que le broyeur qui va servir à obtenir une granulométrie standard des écorces, afin d'éviter tout blocage de la machinerie causé par des morceaux surdimensionnés et d'obtenir une efficacité constante de la combustion.

 

Un troisième bâtiment sera construit afin de servir d'entrepôt pour les écorces. Lors de la seconde phase, qui se terminera au printemps 2012, on procédera à l'installation de la chaufferie et aux nombreux travaux d'électricité et de plomberie qui l'accompagnent. Le dernier mois sera réservé aux tests qui serviront à valider la conformité des équipements avant leur mise en service.

 

« Ce mois-ci, nous sommes en processus de soumissions afin de sélectionner l'entrepreneur qui sera chargé de la construction des fondations et des bâtiments, ainsi que le fabricant de broyeurs à écorces », précise Marc Paré. 

 


Cet article est paru dans l’édition du vendredi 19 août 2011 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !