Par François G. Cellier

Bell termine la construction d’un centre de données à Gatineau. Le Bell Data Center, qui offrira des services informatiques en nuage, permettra d’améliorer considérablement l’offre de services d’hébergement de données hautement sécurisées dans cette région. Le bâtiment comportera des équipements technologiques dernier cri. Il vise une certification LEED de niveau Or. Les travaux de la phase 1 ont commencé en juin 2011 et s’achèveront en septembre 2012.

 

Le Bell Data Center comptera deux étages et sera construit en deux phases. La première est très avancée. La seconde consiste à agrandir le nouvel édifice en place. Ces travaux d’aménagement débuteront cette année et prendront fin en 2014. Il valait mieux construire en étendue plutôt qu’en hauteur. « Il sera ainsi plus facile de climatiser les lieux. Les besoins seront énormes à ce niveau, car les ordinateurs généreront beaucoup de chaleur », indique Kevin Johnston, gérant de projet chez Urbacon Buildings Group, qui assurera la conception, le design et la construction de ce centre de données. Chacun des bâtiments disposera d’une capacité de 3 mégawatts pour alimenter les salles d’ordinateurs.

 

D’une superficie de 82 000 pieds carrés, le Bell Data Center puisera son énergie électrique sur un réseau local de 25 000 volts, desservi par Hydro-Québec. « Il s’agit des premières installations en Amérique du Nord alimentées de la sorte », d’indiquer Kevin Johnston. L’immeuble ne devra jamais manquer d’électricité, ce qui a nécessité un système électrique complexe et à haute efficacité énergétique. Celui-ci disposera de quatre génératrices qui fourniront une énergie continue (Uninterruptible power supply) en cas de panne.

 

Ces équipements ne feront appel à aucune batterie, augmentant ainsi la valeur écologique du bâtiment. Bell affirme que sur le plan énergétique, l’immeuble « figurera dans la tranche supérieure des 2 % des centres de données qui utilisent l'énergie le plus efficacement en Amérique du Nord ». L’hiver, la chaleur produite par les ordinateurs pourra être récupérée et redistribuée dans l’immeuble. À cela s’ajoute une isolation supérieure des murs et du toit. L’acier dont sera constitué l’édifice est partiellement recyclé. Les murs intérieurs comporteront du contreplaqué certifié FSC (Forest Stewardship Council) recouvert de gypse. Du bois sera également utilisé pour fabriquer les parapets du toit.

 

Un réservoir souterrain récupérera les eaux pluviales, qui serviront à irriguer le site et à alimenter les installations sanitaires. Les émanations de poussières et contaminants seront contrôlées pendant la durée des travaux. Tout déchet de construction prendra le chemin du recyclage. L’enveloppe du bâtiment comprendra des panneaux préfabriqués, et les revêtements extérieurs seront en stucco. Les intérieurs offriront environ 5000 pieds carrés de locaux pour bureaux, et 21 000 pieds carrés d’espace pour y loger des serveurs. Une structure quadrillée recouvrira le stationnement pour permettre au gazon de pousser au travers, ce qui réduira les îlots de chaleur sur le site. La toiture blanche du bâtiment agira de même à l’intérieur.

 

Lemay & Associés Architectes ont élaboré les plans et devis du projet. Le génie électrique relève de Kelvin Emtech. La firme d’ingénieurs en mécanique est Andronowski & Associates, celle en structure, Blackwell Bowel partnership. Le projet est estimé à 60 millions $.

 


Cet article est paru dans l’édition du jeudi 12 avril 2012 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !