Une solution économique et durable pour prolonger la durée de vie des chaussées : l’application d’un traitement de surface préventif.
Lorsqu'on pose du pavé uni, par exemple, on applique habituellement un scellant. Même incontournable si l'on vient de se construire une terrasse en bois. Si on ne la recouvre pas avec de la teinture ou un scellant hydrofuge, par exemple, elle ne traversera pas de nombreux hivers. Pourquoi en irait-il autrement des routes ?
Les Émulsions Bourget, de Joliette, fabriquent un traitement de surface composé de bitume et d’agrégats concassés. Pouvant résister au passage d'un volume faible à moyen de véhicules, il permet de retarder l'oxydation et le durcissement de l'asphalte causés par les intempéries et d'assurer une protection hydrofuge de la structure sous-jacente et, donc, d'assurer son intégrité et de prolonger sa durée de vie. Le procédé est efficace, écoresponsable, peu coûteux, facile et rapide à réaliser.
« Tout d'abord, ça prend de bonnes fondations granulaires, un bon drainage. Si on n'a pas une bonne structure de base, peu importe le revêtement que vous allez utiliser, ça va tout briser », note Luc Delangis, président de l'entreprise familiale qui oeuvre dans le domaine de l'entretien de routes depuis 1962.
« Pour une construction neuve, poursuit-il, on applique deux ou trois couches de traitement. Quand il y a déjà de l'asphalte, on met une seule couche. Pour un traitement de surface simple d'une route à deux voies, nous sommes capables, avec une bonne équipe, de faire 10 kilomètres par jour. On applique le produit à froid d'un fossé à l'autre. Les cônes orange n'obstruent pas longtemps la route. »
Les Entreprises Bourget, entité qui effectue les travaux, offrent également un scellant – une émulsion de bitume cationique diluée et enrichie de polymère – pouvant produire l’apparence de l’asphalte noire, tout en agissant comme écran protecteur.
« Ça coûte cher de l'asphalte, observe Luc Delangis. Là, on prolonge la vie de l'asphalte, on retarde les nids-de-poule, les microfissures. Les gens ne circulent plus sur l'asphalte, ils circulent sur une couche d'usure, une couche de pierre qui est collée sur l'asphalte. Alors, on protège celle-ci, on protège l'investissement. C'est une technique d'entretien. »
Il mentionne que le ministère des Transports de l’Ontario a mis sur pied, à la fin des années 80, un programme d'entretien préventif visant à assurer, grâce au traitement de surface, une plus grande pérennité des voies publiques. Le Nouveau-Brunswick, notamment, tout comme plusieurs États américains, auraient aussi recours à ce procédé pour lequel chaque dollar investi ferait économiser cinq dollars.
« Ce n'est pas un produit qui va remplacer le béton ou l'asphalte. Ceux-ci sont de bons produits. La technique du traitement de surface vient simplement prolonger leur durée de vie, explique-t-il. L'asphalte, c'est bon environ 15 ans. Si au bout de cinq ans, par exemple, on commence à mettre du scellant aux cinq ans, beaucoup de temps va passer avant qu'une intervention majeure soit requise. »
Estimant que le Québec devrait sans tarder emboîter le pas, Les Entreprises Bourget proposent au ministère des Transports du Québec d'effectuer gratuitement un essai-pilote sur un tronçon routier d'un kilomètre. Convaincue des vertus économiques et écologiques du procédé et désireuse d'en démontrer l'efficacité et la viabilité, l'entreprise se dit en effet prête à assumer tous les frais reliés à un tel projet-pilote.
Cet article est tiré du Supplément thématique – Infrastructures et grands travaux 2015. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
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