Évoluer dans la continuité: la recette JCB Construction

27 janvier 2025
Par Rénald Fortier

Une entreprise a tout intérêt à évoluer dans la continuité pour grandir, mais par-dessous tout perdurer dans l’industrie de la construction.

Évolution, diversification, innovation : voilà trois mots qui résonnent doux aux oreilles d’Alexandre-Stéphane Boucher. Pourquoi ? Tout simplement parce que pour celui qui est aujourd’hui président-directeur général de JCB Construction, ce sont là les ingrédients qui sont au cœur de la recette non seulement de la croissance, mais aussi de la longévité de cette entreprise de Brossard qui soufflera bientôt ses 40 bougies.

 

Une recette gagnante, à l’évidence. De savoir seulement que son volume d’affaires s’est établi à 138,5 millions de dollars en 2023, en cumulant les revenus enregistrés au Québec et ailleurs au pays, suffit vite à en prendre la mesure. D’autant plus qu’il s’agit d’un bond de plus de 100 millions en une dizaine d’années.

 

Si cette croissance au fil des ans se révèle tout aussi forte que soutenue, elle est toutefois loin d’être débridée. « Nous voulons toujours continuer de grandir, mais sans dénaturer l’entreprise, et surtout en nous inscrivant dans la continuité de la culture implantée par les cofondateurs Carol Boutet, François Gravel et Louis Lavigne », indique Alexandre-Stéphane Boucher. Continuité. Le mot-clé est lâché. Car elle se transpose au premier chef sur le plan de la philosophie guidant la gestion de l’entreprise, qui s’articule notamment autour de la compétence des employés et de leur développement, de la satisfaction et de la fidélisation de ses clients ainsi que de son éthique en affaires.

 

Son pdg est bien placé pour en parler, lui qui a fait ses premiers pas chez JCB avant même d’amorcer sa carrière professionnelle. Après y avoir fait ses stages universitaires, dans la foulée de l’obtention d’un diplôme en génie de l’École de technologie supérieure, il a rejoint les rangs de l’entreprise dès 2011 à titre d’estimateur. Puis il a rapidement gravi les échelons pour devenir, tour à tour, chargé de projets, directeur Construction puis associé et vice-président, Construction.

 

Il est depuis l’automne 2023 à la tête de la nouvelle garde de JCB avec à ses côtés Pascal Fortin, vice-président, Opérations chantier, et Denis Massey, vice-président, Finances. Une relève que les fondateurs avaient déjà commencé à préparer à partir de 2015 en mettant en place un premier programme d’actionnariat.

 

Alexandre-Stéphane Boucher, président-directeur général JCB Construction. Photo : JCB Construction

 

Une telle initiative en appelant une autre, la nouvelle équipe de direction a ouvert l’actionnariat à six employés à l’automne 2024,dont Alejandro Oruña, qui a depuis accédé au poste de vice-président, Construction. « Comme l’ont fait nos prédécesseurs, nous voulons impliquer plus activement des ressources clés dans la croissance de l’entreprise pour en assurer la pérennité », explique Alexandre-Stéphane Boucher.

 

Une croissance qui s’appuie plus que jamais sur la diversification, comme JCB l’a fait au fil des ans. C’est que l’entreprise, qui s’est initialement positionnée dans l’industrie en aiguisant notamment son expertise dans l’exécution de travaux pour le compte d’institutions financières, ainsi qu’en misant sur la gérance de construction, a depuis ajouté plusieurs autres cordes à son arc. Et ce n’est pas fini.

 

Élargir ses horizons

Si la gérance de construction s’inscrit toujours au cœur de l’ADN de JCB, l’entreprise entend bien continuer de diversifier ses marchés, tant du côté de la construction neuve que de ceux des aménagements intérieurs et des rénovations majeures. Dans le secteur commercial et celui de l’industriel léger, où elle a déjà fait son nid, mais aussi dans les domaines pharmaceutique, agroalimentaire et multirésidentiel.

 

Cette diversification s’exprime aussi sur le plan géographique. Après s’être longtemps concentrée sur le marché québécois, l’entreprise a étendu ses activités ailleurs au pays.

 

« Il y a une quinzaine d’années, relate Alexandre-Stéphane Boucher, des clients avec lesquels elle avait une relation d’affaires à long terme nous ont amenés à faire nos premiers pas en Ontario et dans les Maritimes. Puis en 2019, nous avons ouvert un bureau à Toronto parce que nous y avions un assez grand volume d’ouvrage pour le faire, et nous souhaitons éventuellement déployer notre expertise à l’échelle du Canada », note-t-il, en soulignant que l’entreprise a notamment déjà réalisé des projets en Colombie-Britannique, au Manitoba et au Nouveau-Brunswick.

 

La caserne de pompiers carboneutre de Peterborough. Photo : JCB Construction

 

JCB a également élargi ses horizons en investissant, ces dernières années, le créneau du bâtiment durable. Comptant déjà à son actif plus d’une trentaine de projets LEED, elle a aussi récemment laissé son empreinte sur des réalisations visant la carboneutralité. Comme le nouveau campus du Collège Sainte-Anne, à Dorval, ou encore la caserne de pompiers no 2 de la ville de Peterborough, en Ontario, pour ne citer que ces exemples.

 

« C’est de l’ingénierie de valeur qu’on veut amener, dit son pdg. Aujourd’hui, on évalue de moins en moins un projet sur son seul coût de construction, mais plus sur son cycle de vie. »

 

Savoir innover

Parallèlement à l’élargissement de ses marchés, JCB appuie aussi sa croissance sur l’innovation. Non pas en réinventant la roue, mais bien en intégrant les meilleures pratiques à ses processus d’affaires et en misant sur des technologies lui permettant de demeurer à l’avant-garde.

 

Le campus BCZ du Collège Sainte-Anne. Photo : JCB Construction

 

En témoigne son adhésion à la modélisation des données du bâtiment. « Le BIM nous aide beaucoup dans le contexte de la rareté de main-d’œuvre et alors que l’on doit se tourner de plus en plus vers la préfabrication. Cette approche nous permet de limiter les erreurs sur le plan de la coordination au chantier, et donc de limiter au maximum les reprises de travaux. Nous sommes ainsi en mesure de respecter les échéanciers, voire de les réduire, et les budgets qui nous sont impartis », explique Alexandre-Stéphane Boucher.

 

Un autre exemple d’avancée innovante ? Le recours à la technologie Upbrella pour la réfection et la modernisation de l’enveloppe du 600 de la Gauchetière – ancien siège social de la Banque Nationale –, au centre-ville de Montréal. Une première application du genre pour ce système qui a été développé initialement pour réaliser des bâtiments neufs en construisant la toiture au sol, puis en l’élevant au fur et à mesure de l’érection des étages.

 

« L’utilisation du système de construction abritée d’Upbrella nous a permis notamment de procéder à l’exécution des travaux à l’abri des intempéries et d’optimiser la productivité au chantier, tout en réduisant au maximum les impacts pour les occupants du bâtiment. Parce que plutôt que de refaire les façades l’une après l’autre, nous avons pu mener les travaux un étage à la fois sur toutes les façades en simultané », indique Alexandre-Stéphane Boucher, en concluant que JCB entendait mettre de nouveau cette solution à profit dans le cadre d’autres projets.