Depuis le 12 décembre 2016, la Commission de la construction du Québec (CCQ) met en place quatre nouvelles mesures réglementaires qui visent à augmenter la présence des femmes sur les chantiers et qui vous permettent de bénéficier d’avantages concurrentiels.
1- Embauchez des femmes apprenties : un avantage pour votre entreprise
Pour chaque femme apprentie que vous faites travailler sur un chantier, vous pouvez faire travailler une personne apprentie de plus que la proportion apprenti-compagnon prévue en chantier, jusqu’à un maximum de 20 apprentis supplémentaires, selon certaines conditions.
2 - Bénéficiez de la mobilité provinciale plus rapidement pour vos travailleuses
Vous pouvez faire travailler une femme partout au Québec dès qu’elle a travaillé 500 heures et plus pour vous au cours des deux dernières années, au lieu des 1 500 heures habituelles.
3 - Faites place aux femmes diplômées plus simplement
Une femme diplômée peut intégrer l’industrie en présentant son diplôme pour un métier reconnu, sans lettre d’engagement ou de garantie d’emploi de votre part.
4 - Vous avez du travail pour une femme que vous connaissez ?
Une femme peut intégrer les chantiers lorsque vous lui garantissez 150 heures de travail sur trois mois consécutifs dès que l’état du bassin de main-d’œuvre est à 30 % et moins, plutôt que d’attendre une ouverture des bassins lorsqu’il y aura une pénurie de main-d’œuvre. Restez informé en consultant l’état des bassins de main-d’œuvre ou en vous abonnant au courriel Alerte pénurie.
Pour obtenir tous les détails sur ces mesures ou pour connaître toutes les mesures en vigueur, rendez-vous au ccq.org.
Des avantages pour toute l’industrie
Les nouvelles mesures répondent au principe fondamental de la compétence de la main-d’œuvre. Pour la présidente-directrice générale de la CCQ, Diane Lemieux : « On offre des avantages concurrentiels aux employeurs qui favorisent la mixité dans leur équipe de travail. L’idée est de rendre l’embauche d’une femme à la fois plus simple et plus avantageuse pour que la travailleuse ait l’occasion de démontrer ses habiletés. »
Précisons qu’à l’heure actuelle, à peine 8 % des 26 000 employeurs de l’industrie choisissent d’embaucher des femmes, elles qui ne représentent que 1,5 % de la main-d’œuvre sur les chantiers de construction au Québec.
Diane Lemieux lance d’ailleurs un appel aux entreprises de construction, particulièrement celles qui comptent plus de cinq salariés : « Je crois que les entreprises de plus grande taille doivent être le moteur du changement. Un nombre important d’entre elles n’embauchent toujours aucune femme. Si le tiers de ces entreprises faisaient confiance à une travailleuse pour la première fois, nous aurions déjà parcouru la moitié du chemin entre la situation actuelle et la cible de 3 %. »
La campagne La mixité en chantier
Ces mesures sont actuellement mises de l’avant dans la nouvelle campagne de sensibilisation et de promotion La mixité en chantier de la CCQ.
Cette campagne souligne la valeur des équipes mixtes, en plus de promouvoir les différentes mesures mises en place pour favoriser l’intégration et le maintien des femmes de métier et occupation sur les chantiers de construction au Québec.
« Une pelle mécanique, ça n’a pas de sexe, indique Diane Lemieux. Que vous soyez une femme ou un homme, c’est la compétence de la personne qui utilise l’outil qui doit passer en premier. Voilà justement la ligne directrice de notre campagne. »
La page Web de la campagne, mixite.ccq.org, déconstruit les mythes les plus persistants à l’égard de la place des femmes dans l’industrie de la construction et explique les mesures qui leur sont destinées.
À l’heure actuelle, le parcours des femmes est encore semé d’embûches. Pour plusieurs d’entre elles, ces embûches rendent plus difficiles leur intégration et leur maintien en emploi sur les chantiers de construction du Québec. C’est ce que démontrent les chiffres suivants (2015) :
- Les femmes représentent 1,5 % de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction ;
- À peine 8 % des 26 000 employeurs de l’industrie choisissent d’embaucher des femmes ;
- Le taux d’abandon des femmes de l’industrie s’avère presque deux fois plus élevé que celui des hommes après cinq ans (57 % contre 36 %).
Malgré tout, certaines données tendent à démontrer que la situation des femmes dans l’industrie s’améliore, mais de façon très lente :
- La part des diplômés qui sont des femmes représente 5,1 % des cohortes en 2015, une augmentation de 6,6 % comparativement à l’année précédente ;
- La part des entrées de femmes dans l'industrie se maintient à 4,5 % en 2015, et ce, malgré le ralentissement de l’activité.