L’arrêt des travaux de construction se poursuivait encore hier sur les chantiers québécois. Encore une fois, différentes voix se sont fait entendre, que ce soit sur le projet de loi 33 lui-même ou sur les débrayages en cours.
D’abord, l’Association de la construction (ACQ) a dit continuer ses démarches pour faire cesser les moyens de pression illégaux, des gestes qu’elle juge intolérables vu les pertes financières encourues par les entrepreneurs et leurs clients. Après avoir mis en demeure quatre leaders syndicaux lundi, l’ACQ tenait hier personnellement responsables de la situation les agents d’affaires de tous les locaux appartenant au Conseil provincial du Québec des métiers de la construction-International (CPQMC-I) et la FTQ-Construction. Réitérant sa demande à la ministre Thériault d’une loi spéciale pour faire cesser ces activités, l’ACQ a aussi encouragé les entrepreneurs à porter plainte à la Commission de la construction du Québec (CCQ).
L’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ) a pour sa part affirmé que les fermetures de chantier devaient être empêchés et ne pas demeurer impunis. De plus, elle voit dans ces fermetures une preuve éloquente de la nécessité de revoir la loi R-20. L’APCHQ a dit évaluer tous les recours disponibles afin de réclamer des sommes en dommages et intérêts pour les employeurs lésés et s’assurer que ces comportements ne se reproduisent plus. Elle a finalement enjoint aux leaders syndicaux de présenter leurs arguments devant la commission parlementaire en cours.
Parmi les organisations ayant présenté un mémoire mardi devant cette commission, nommons la Fédération québécoise des associations d’entrepreneurs spécialisés en construction (FQAESC) qui a réitéré à cette occasion les positions des entrepreneurs spécialisés à l’égard du projet de loi 33 en plus de joindre sa voix à celles dénonçant l’intimidation et les gestes observées récemment sur les chantiers.
D’abord, la FQAESC a applaudi la décision du gouvernement en ce qui concerne le placement de la main-d’œuvre. « Nous savons cependant que l'implantation du nouveau service de référence ne se fera pas sans heurt. L'industrie a besoin de ce changement mais elle a aussi besoin de temps pour s'adapter. Nous proposons donc qu'une période de transition de six mois soit adoptée. Pendant ce temps, les amendes seraient suspendues et une campagne de promotion et de formation serait menée par le gouvernement », a précisé Monsieur Denis Brisebois, président de la Fédération, tout en rappelant l’intérêt d’un service téléphonique extensif permettant aux entrepreneurs de participer efficacement au système de référence.
Enfin, la Fédération a suggéré qu’une instance la plus largement représentative de l’ensemble des entrepreneurs spécialisés soit le bassin duquel proviendrait le représentant de l’industrie au conseil d’administration de la CCQ notamment. Elle a mentionné son intérêt d’être consulté par la ministre au moment où seront nommés ces représentants tout en affirmant qu’elle doit être partie prenante des discussions et décisions à venir concernant la révision de la juridiction des métiers.
De plus récents détails sur le sujet à venir un peu plus tard aujourd’hui sur Portail Constructo.