François G.Cellier

Groupe Le Massif entame une étape clé des travaux qui mèneront, d’ici quelques années, à l’achèvement d’un centre récréotouristique quatre saisons au Massif de Charlevoix. Après avoir entre autres annoncé, en mars dernier, l’installation de télécabines débrayables sur la montagne, le consortium s’attaque maintenant à la construction d’un hôtel comprenant cinq pavillons. Aménagés au pôle de la Ferme, à Baie-Saint-Paul, leur concept se démarquera par une originalité certaine, ainsi que des caractéristiques liées au développement durable.

 

« Nous avons conçu ce pôle à l'échelle humaine, en préservant le caractère authentique et l'esprit original du site », précisait récemment Daniel Gauthier, président-directeur général du Groupe Le Massif et cofondateur du Cirque du Soleil. Mis en place sur les terrains de l’ancienne ferme Ambroise-Fafard, qui a été la proie des flammes il y a quelques années, les immeubles auront des formes distinctes et rappelleront ceux qui s’y trouvaient jadis.

 

L’immeuble principal du complexe, dont la structure sera faite d’acier et comprendra des dalles en béton, abritera le poste de réception, les bureaux administratifs, un restaurant, une salle multifonctionnelle ainsi qu’une trentaine de chambres. Les quatre autres bâtiments auront une ossature en bois. Deux d’entre eux, soit les D et E, seront reliés à un basilaire permettant d’accéder à un SPA. Au total, quelque 150 chambres seront  aménagées.

 

Situé dans une des zones sismiques les plus à risque au Canada, le projet nécessitait une préparation adéquate des terrains visés. « Nous avons dû densifier les sols sur le site des travaux, car ceux-ci auraient présenté des problèmes de liquéfaction en cas de tremblement de terre », indique Claudio Volpato, directeur de construction du complexe hôtelier pour la firme L’Intendant, qui assumera les volets gestion et construction du projet.

 

Construction écologique

Par ailleurs, le chauffage et la climatisation trouveront leur source d’alimentation dans la géothermie. L’énergie sera puisée à même une nappe phréatique. Il s’agit d’une nouvelle approche en la matière. Habituellement, on installe des puits de captation dans le sol, afin d’y extraire le chaud et le froid. Dans ce cas-ci, l’énergie sera prélevée à même cette ressource aquifère, qui transitera dans un bassin. Des échangeurs thermiques assureront le transport de l’énergie vers les équipements mécaniques des immeubles, sans utiliser ne serait-ce qu’une seule goutte d’eau. Par ailleurs, des terres agricoles borderont les bâtiments du côté sud, lequel donne sur le fleuve Saint-Laurent. « Les vacanciers auront l’impression que les champs cultivables se prolongeront jusqu'à la porte de leur chambre », ajoute Claudio Volpato.

 

Les travaux ont commencé en septembre 2010 et devraient être terminés en décembre 2011. Quatre lots ont été donnés en appels d’offres jusqu’à présent. Maxi-Paysage a obtenu les travaux d’excavation, tandis que Construction Éclair s’occupera du coffrage. Acier Ecan a été mandaté pour s’occuper de l’acier d’armature, et Techno Métal des structures d’acier. Une trentaine d’autres appels d’offres visant la plupart des corps de métiers restent à venir. Ils s’étaleront jusqu’à la fin mars 2011. Le consortium mandaté pour élaborer les plans de construction et d’aménagement du pôle de la Ferme, qui coûtera 56 millions $, groupe les firmes Lemay Michaud Architecture Design, St-Gelais Montminy & Associés Architectes, Hudon Julien Associés et François Courville Architecte paysagiste.