Port de Cap-aux-Meules : plus accessible et plus convivial

François G.Cellier

En raison des besoins d’espace accrus et pour améliorer la sécurité des usagers, le port de Cap-aux-Meules profite d’un réaménagement majeur. Entamés en septembre dernier, les travaux devraient être terminés en mars 2011. Ils sont rendus possibles grâce au Plan d’action économique du Canada, qui prévoit des rénovations portuaires partout au pays. L’enveloppe budgétaire allouée pour réaliser les travaux à Cap-aux-Meules s’élève à 4,5 millions $.

 

« Le havre était devenu congestionné. Les embarcations utilisant ses infrastructures sont aujourd’hui très nombreuses », explique Bernard Beaudoin, directeur régional des ports pour petits bateaux chez Pêches et Océans Canada.

 

Essentiellement, ce projet vise le déplacement du brise-lame. Celui-ci sera relocalisé à quelque 100 mètres de son point d’origine, question d’agrandir le bassin qui accueille les bateaux. Une fois les travaux terminés, ce bassin s’étendra sur 6 000 mètres carrés. Il pourra ainsi recevoir environ 25 embarcations supplémentaires. Le brise-lame sera en outre allongé pour atteindre une longueur de 250 mètres. Ce rempart marin, qui se dresse tel un mur atteignant la hauteur d’un duplex, est essentiel dans un port, car il protège le havre quand la mer est agitée.

 

Les opérations touchant cette superstructure consistent, d’abord et avant tout, à récupérer une certaine quantité de pierres actuellement en place. D’autres proviendront de Belledune, au Nouveau-Brunswick, car les pierres se trouvant aux Îles-de-la-Madeleine sont inadéquates. « En fait, elles ne satisfont pas les critères de performance requis pour un brise-lame », précise Bernard Beaudoin. Des pierres concassées (tout-venant) déposées à sa base seront recouvertes d’une membrane en géotextile. Le second étage sera quant à lui constitué de pierres filtres, assurant ainsi la dispersion de l’énergie causée par les vagues. Quant à la troisième et dernière couche, dont une partie est érigée hors de l’eau, elle comportera des pierres de carapace pesant chacune entre quatre et sept tonnes. L’aménagement d’une telle structure exige d’être précis et minutieux. « Il s’agit d’un travail d’orfèvre », affirme Bernard Beaudoin. Les pierres sont déposées délicatement une par une au moyen d’une excavatrice, ce qui créera, au final, un véritable mur d’une hauteur atteignant quelque 5,4 mètres.

 

Le réaménagement des quais flottants figure parmi d’autres opérations prévues sur le site. Il faudra reconfigurer leur emplacement. Soulignons que toutes les opérations au port se dérouleront pendant une période moins achalandée, pour ne pas nuire à l’industrie de la pêche dans cette région. Côté environnemental, des mesures compensatoires ont été mises en place, en raison d’un empiètement du fond marin qu’entraînera la construction du nouveau brise-lame. Cela réduira les lieux de reproduction d’une population de homards. Les habitats perdus seront recréés au large ; ils prendront la forme de récifs artificiels constitués d’îlots d’enrochement.

 

Rappelons que les opérations comprennent aussi le dragage du bassin, pour lui donner une profondeur uniforme de 2,1 mètres. Une dernière intervention vise la mise en place d’une aire de service sur le terre-plein du port. Cet espace permettra aux pêcheurs d’y accomplir leurs tâches courantes. L’entrepreneur Les Constructions Binet a été retenu pour mener à bien l’ensemble des travaux. Quant à la firme Cima +, elle a pris en charge le concept, l’élaboration des plans et devis et la surveillance du chantier.