Les deux piscines scolaires que loue actuellement la Ville de Brossard, trop étroites, surutilisées et inaccessibles de jour, ne répondent plus aux besoins de sa population de près de 90 000 habitants. C’est pourquoi l’administration municipale planche sur la construction d’un complexe aquatique de trois bassins, évalué à 45 millions de dollars.
« Nous souhaitons nous doter d’équipements sécuritaires et modernes, en plus d’offrir un lieu de rassemblement pour tous », indique Éric Leuenberger, directeur adjoint, sport logistique. Alors que les jeux paralympiques de Pyeongchang font encore écho dans l’actualité, la mise en valeur du concept d’accessibilité universelle au sein du projet semble tomber à point. Tel qu’exprimé dans l’un de ses communiqués publié en octobre 2017, la Ville est désireuse de « favoriser l’accès aux personnes âgées, aux personnes ayant des incapacités visuelles, motrices ou auditives ainsi qu’aux jeunes enfants, aux femmes enceintes, aux jeunes familles ».
Le Complexe aquatique de Brossard sera donc un espace propice autant à l’entraînement qu’à la détente et l’amusement. Les sportifs auront accès à une piscine olympique (10 couloirs longs de 50 mètres) dotée de plateformes de plongeon. Les gens en quête de relaxation pourront profiter d’un sauna finlandais, d’un hammam et d’un bain à remous. Les familles pourront se divertir dans la zone récréative à tendance ludique. Éric Leuenberger précise d’ailleurs la nature de cette dernière : « Câble de Tarzan, tyrolienne, pont de corde, turbine de nage, rivière à courant, glissade d’eau et jeux d’eau feront partie du décor. »
Ayant lieu dans le parc Poly-aréna, en bordure du boulevard de Rome, entre la polyvalente Antoine-Brossard et l’aréna Michel-Normandin, la construction du bâtiment à deux niveaux (6860 m2) a été confiée à l’entrepreneur EBC. La conception architecturale du projet est issue du consortium Héloïse Thibodeau et Vincent Leclerc + Associés Architectes, alors que CIMA+ s’est penchée sur les éléments d’ingénierie.
Des défis de grandeur et de minutie
En chantier depuis novembre 2017, le projet, en raison des caractéristiques du sol naturel du secteur de Brossard (argile sensible), nécessitait l’installation de pieux et de dalles structurales. « L’excavation de masse est complétée à 100 %, alors que l’excavation détaillée atteint 50 %, indique Bernard Donato, directeur du service du génie à la Ville de Brossard. Les 435 pieux ont été foncés et 60 % des têtes de pieu sont complétées. Également, environ le tiers des dalles structurales sont bétonnées. Globalement, on estime l’avancement du chantier à 15 %. »
À ce stade-ci, l’équipe doit déjà faire déjà face à un défi technique, soit celui de la minutie requise pour l’excavation de détail et la finition du béton. « Pour assurer la conformité de la piscine aux dimensions olympiques, précise M. Donato, nous avons une marge d’erreur d’au plus 3 centimètres sur 50 mètres. » Dans les prochains mois, l’installation de la structure d’acier rendra le projet plus visible à partir des voies de circulation. C’est alors que l’équipe terrain devra composer avec les grandes portées (37 m) situées au-dessus du bassin olympique.
L’échéancier initial est jusqu’à présent bien respecté, l’ouverture du complexe étant prévue pour l’hiver 2020. Au cours des deux prochaines années, et plus particulièrement en 2018, la Ville de Brossard prévoit octroyer des contrats pour l’approvisionnement de plusieurs équipements amovibles ou semi-amovibles, tels que casiers, gradins, jeux aquatiques et équipements de piscine.
Les équipements de plomberie sélectionnés pour le projet sont à faible consommation d’eau potable. Au plan énergétique, on prévoit récupérer la chaleur de l’enceinte et des eaux grises. L’éclairage sera contrôlé par des détecteurs de présence, ce qui devrait minimiser le gaspillage en période d’inoccupation.
À l’extérieur du bâtiment, on verra le paysage se transformer avec la reconstruction du parc de planche à roulettes, la reconfiguration des terrains de soccer et le réaménagement du stationnement. Un bassin de rétention, des noues et des surfaces perméables et végétalisées sont intégrés au concept. De nouveaux sentiers, des trottoirs et des pistes cyclables seront également construits.
Cet article est paru dans l’édition du vendredi le 13 avril 2018 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.