Création d’un centre de traitement de sols à Laval

17 février 2022
Par Jean Garon

Un partenariat conclu en 2021 entre les compagnies Demix et Englobe a mené à la création du Centre de traitement des sols de Laval. Les deux partenaires y ont développé une offre de services complémentaires en gestion des sols destinés aux entreprises de construction et d’autres industries de la région de Laval et du grand Montréal.

L’idée de ce projet a germé depuis 2019. « On utilisait déjà les services d’Englobe comme consultant pour des services en environnement et en contrôle de qualité pour des projets sur lesquels on travaillait ensemble, relate Robert Bourbeau, président Construction et Matériels chez Demix & CRH Canada. On appréciait travailler avec eux, en plus de partager plusieurs valeurs communes. Après avoir examiné la possibilité de faire d’autres partenariats, ajoute-il, on a finalement conclu une entente à 50/50 pour ouvrir un centre de traitement de sols sur le site de notre carrière à Laval. »

 

L’aménagement et la construction des installations du nouveau centre ont eu lieu durant l’été 2021, et sa mise en opération a débuté au mois d’octobre suivant. La réalisation du projet a nécessité un investissement majeur dont le montant demeure confidentiel. Le président de Demix a toutefois précisé que les ressources spécialisées internes des deux entreprises avaient été mises à contribution en ce qui concerne l’aménagement du site et les travaux de construction des installations, les démarches pour l’obtention des permis et autorisations environnementales, ainsi que l’apport de l’expertise technologique des procédés de traitement de sols.

 

Robert Bourbeau explique que la carrière de Demix à Laval se prêtait particulièrement bien à un tel projet. « C’est notre plus gros site opérationnel au Québec, où quelque 150 travailleurs s’affairent à l’exploitation de la carrière et à l’opération de l’usine de béton prêt à l’emploi, des deux usines de béton bitumineux et de nos installations et bureaux de construction. La carrière s’étend sur 1,7 million de m2 (18 millions de pi2). Elle est séparée en deux parties (sud et nord) par le boulevard Saint-Martin qui la traverse. Seule la partie nord demeure en exploitation pour le gisement de calcaire. La partie sud de la carrière, elle, est en réhabilitation et accueillera des sols traités jusqu’à ce que cette partie soit complètement remplie et naturalisée. Compte tenu de l’immensité de sa superficie, il y a donc une capacité de traitement pour plusieurs années.

 

Vue des conduites d’aspirations principales enfouies, raccordées à la souffl ante, ainsi que des conduites secondaires qui sortent du sol se dirigeant vers les aires de traitement (la biopile). Crédit : Englobe

 

Sans entrer dans les détails du partenariat et des installations du projet, Louis Côté, directeur général Réhabilitation et Centres de traitement des sols et de la biomasse chez Englobe, mentionne que le nouveau centre réunit les trois principaux éléments pour en faire un succès :

  • un site étanche (carrière) qui évite toute contamination de l’environnement;
  • un système de traitement de l’eau à la fine pointe qui élimine les rejets d’eau;
  • un système biopile naturel qui filtre l’air et capte les résidus issus de la dégradation des contaminants par des bactéries dans le sol.

 

« On est très fiers de ces systèmes parce qu’ils ont été développés par nos équipes de spécialistes, dit-il. Ils ont été peaufinés au cours des trente dernières années, principalement au Canada. Mais on en a aussi en France et au Royaume-Uni. »

 

Selon lui, c’est une approche environnementale intéressante pour plusieurs raisons. En plus d’offrir une solution responsable et efficace aux entrepreneurs, elle permet d’éviter des déversements illégaux dans la nature tout en assurant la traçabilité des sols traités et recyclés. Par ailleurs, la proximité du centre près d’importants chantiers dans les zones urbaines comme Laval et Montréal permet de diminuer les frais de transport en consommation d’énergie d’origine fossile et, du même coup, l’empreinte carbone des entreprises en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre.

 

Englobe a développé une grande expertise en traitement de matières organiques et en décontamination de sols, rappelle Louis Côté. « Nos centres de traitement de sols et de la biomasse peuvent contribuer à la restauration de sites d’exploitation industrielle tels que des haldes minières, des carrières, des sablières, des sites d’enfouissement ou des friches industrielles. Nos sols traités faiblement contaminés ou décontaminés pourront y être envoyés pour qu’ils soient réhabilités, explique-t-il. On en fait du terreau auquel on ajoute des matières résiduelles fertilisantes pour recréer un substrat favorable à la croissance des plantes et à la biodiversité. On leur donne une deuxième vie. »

Cet article est paru dans l’édition du 3 février 2022 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.