Seule institution collégiale francophone de la région, le Cégep de l’Outaouais, qui accueille environ 6 000 étudiants, procède actuellement à l’agrandissement du campus Gabrielle-Roy.
La communauté étudiante à qui cette construction est destinée, qui sera entre autres composée de futurs techniciens en radiodiagnostic, devrait pouvoir profiter des nouveaux locaux à compter de la rentrée automnale 2026.
Répondre aux enjeux régionaux
La région vit un besoin criant en main-d’œuvre spécialisée dans le domaine de la santé, voilà la principale raison pour laquelle le Cégep de l’Outaouais procède à l’agrandissement de ce campus. « Le projet répond à des enjeux majeurs en santé dans la région de l’Outaouais, notamment à une pénurie d’environ 50 techniciens en radiodiagnostic », explique Maxime Courchesne, directeur des ressources matérielles du cégep. Ces professionnels seraient en effet essentiels pour permettre aux médecins d’établir des diagnostics via l’imagerie médicale. Après discussions avec le CISSS de l’Outaouais, le cégep a donc décidé d’ajouter le programme de radiodiagnostic à son offre en 2023.
L’agrandissement prévu se déploiera sur deux étages. Le premier accueillera les installations du programme de radiodiagnostic, et le second sera destiné au département de technique informatique. « Cette réorganisation permet aussi de libérer des espaces à l’intérieur du campus principal, en vue de l’augmentation de la population étudiante », révèle M. Courchesne. On y prévoit une croissance significative, pouvant atteindre 1 000 étudiants supplémentaires d’ici 2030.
Le bâtiment en construction a été conçu pour permettre l’ajout éventuel de deux autres étages, et aucun équipement technique ne sera installé sur le toit. « Ce qui facilitera une future expansion sans relocalisation », ajoute le directeur des ressources matérielles. « Les matériaux du toit sont pensés pour être récupérés et réutilisés, cette anticipation s’inscrit donc dans une vision durable. » Le style architectural de l’agrandissement s’harmonisera avec l’esthétique du campus existant, datant des années 1970. Un élément marquant, appelé « la lunette », sera orienté vers le parc de la Gatineau et une passerelle reliera la construction neuve au campus. De plus, certaines spécificités architecturales tiennent compte des exigences en matière de sécurité radiologique. Par exemple, l’usage de fenêtres sera limité dans certaines zones et des mesures seront prises pour contrer les radiations.
Lumière naturelle et durabilité
Les efforts en développement durable se manifestent dans plusieurs aspects du projet, dont le réaménagement des stationnements et le verdissement extérieur, ce qui vise à réduire les îlots de chaleur. L’entrée de lumière naturelle est valorisée dans le bâtiment, surtout sur la façade exposée plein sud. Les matériaux de l’enveloppe, soit l’aluminium et la céramique, ont été choisis pour leur durabilité. Le chauffage et la climatisation seront assurés par des thermopompes eau-air, tandis qu’un système de refroidissement adiabatique sans réfrigérant sera utilisé. L’apport d’air frais sera optimisé par un système de récupération d’énergie via une roue enthalpique. De plus, des sondes de CO₂ permettront d’ajuster la qualité de l’air.
La première pelletée de terre ayant eu lieu en février, les travaux de fondation sont en voie d’être achevés. L’érection de la structure métallique est prévue pour le mois de mai. C'est l’entrepreneur local Boless qui est chargé de la construction de ce projet, dont le coût total s’élève à 28,8 M$. BGLA et A4 en ont assuré la conception, WSP l’ingénierie et Philippe Bonnet l’architecture de paysage.
Cet article est paru dans l’édition du 8 mai 2025 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.