Rénovations stratégiques chez Rio Tinto Alcan

Pour assurer l’avenir de son usine d’électrolyse de Grande-Baie, située dans l’arrondissement La Baie, à Ville de Saguenay, Rio Tinto Alcan a entrepris trois projets de rénovation « stratégiques » qui coûteront 17 millions $US. L’objectif visé : répondre aux normes « les plus élevées » en matière de sécurité, tout autant qu’au chapitre de la protection de l’environnement. Les travaux prévus permettront aussi à l’entreprise d’augmenter sa capacité de production. L’ingénierie de concept des projets a débuté en 2008, et les travaux devraient prendre fin vers décembre 2011.

L’usine de Grande-Baie produit 211 500 tonnes d’aluminium primaire chaque année, et compte faire passer cette production à plus de 220 000 tonnes. Pour y parvenir, elle a choisi d’augmenter l’ampérage de production. « Nous avons privilégié cette option, plutôt que d’augmenter le nombre de cuves d’électrolyse », précise Dominique Villeneuve, ingénieure, chef de service amélioration des affaires et ingénierie à l’usine Grande-Baie.

Essentiellement, il s’agit de faire passer plus d’électricité dans les trois salles de cuves en service.

Cela obligera la fiabilisation du système qui fournit une haute tension électrique, pour permettre une alimentation stable. L’ajout d’instrumentation rendra la chose possible, par exemple des sondes mesurant la température de débit du courant acheminé ainsi qu’un système de refroidissement supplémentaire. Celui-ci abaissera une éventuelle chaleur trop élevée dans la haute tension, à la manière du liquide de refroidissement d’un moteur, en quelque sorte.

Un second projet consiste à moderniser les épurateurs à injecteur vertical. Dans chacune des salles de cuves, il faut purifier les gaz (fluorures) émis à la sortie des cuves, en utilisant de l’alumine. Dorénavant, la méthode d’injection fonctionnera différemment. « Au lieu d’avoir un système d’injection central, l’alumine cheminera dans tous les collecteurs de poussières », ajoute Dominique Villeneuve. L’idée consiste à capter davantage de fluorure, ce qui aura des retombées positives sur le plan environnemental.

L’usine compte également mettre à niveau ses deux roues de coulée, lesquelles produisent des petits lingots (gueusa) en métal pesant environ 800 kilos. Ceux-ci sont destinés au marché de la refonte. L’ensemble des opérations propres à ces roues, qui ont maintenant 30 ans, soit l’âge de l’usine de Grande-Baie, seront automatisées. Cela permettra un contrôle adapté aux fluctuations du marché, et assurera une sécurité accrue au personnel chargé de les faire fonctionner. À titre d’exemple, l’écumage du métal se fera mécaniquement, alors qu’actuellement, un employé assume cette tâche manuellement. L’installation d’une cabine est également prévue pour l’opérateur qui sera en service. « Ce dernier travaille présentement à proximité du métal en fusion. Il sera désormais plus en sécurité grâce à cette cabine, dans laquelle il bénéficiera d’une atmosphère tempérée », de dire Dominique Villeneuve.

Les travaux devront être effectués sans pour autant nuire aux activités courantes dans l’usine. « Il faudra la maintenir en exploitation, ce qui implique une gestion adéquate du volet santé et sécurité, ainsi qu’une équipe expérimentée affectée à la surveillance des chantiers », explique Dominique Villeneuve.

Soulignons que les firmes d’ingénierie Cegertec et BPR-Bechtel ont été mandatées pour mener à bien ces projets pour les volets mécanique et électrique des opérations. L’ingénierie-construction a été confiée à la firme Roche. Quant au cabinet Groupe Génitique, il assumera les considérations liées à la haute tension.