Capitale-Nationale : construire l’histoire

5 octobre 2021
Par Maude Ferland

La Capitale-Nationale est empreinte d’histoire. Les nombreux musées, sites historiques et vestiges archéologiques qu’on y trouve en témoignent. Le patrimoine bâti consiste aussi en une importante composante historique de la région, ce dernier agissant à la fois comme véritable témoin du passé et comme assise aux projets de demain.

Voici quelques projets ayant marqué la Capitale-Nationale au fil des ans.

 

Hôtel du Parlement

Abritant l’Assemblée législative du Québec, l’édifice est conçu par Eugène-Étienne Taché, architecte et commissaire adjoint au département des Terres de la Couronne de la province de Québec de l’époque. Grand chantier néanmoins limité dans son budget, la première phase de construction ne prévoit que la livraison de trois des quatre ailes du bâtiment et se termine en 1880. La construction de la façade n’est réalisée que plusieurs années plus tard, soit entre 1883 et 1886. Les travaux de finition – aménagement des parterres et ornement de l’intérieur et des façades extérieures –, pour leur part, n’ont lieu qu’au cours des années suivantes.

Source : Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec

 

Réseau d’aqueduc de Québec

 

Réseau d’aqueduc de Québec. Crédit : Archives de la Ville de Québec, fonds W.B. Edwards

 

L’aqueduc original de Québec entre en fonction en 1854, après deux années de chantier. Les canalisations sont alors creusées au pic et à la pelle. Le barrage et le château d’eau sont érigés à la Jeune-Lorette (actuelle Loretteville) en fonction de la rivière Saint-Charles. La conduite principale possède un diamètre d’environ 45 centimètres (cm). Les tuyaux, faits de fonte, ont pour leur part un diamètre de 10 cm à 35 cm. En 1863, quelque 45 kilomètres (km) de conduites d’eau et 30 km d’égouts desservent 3 266 bâtiments, à raison d’environ deux périodes de deux heures par jour. Le réseau s’étend à la moitié du territoire de la ville en 1870, et finalement à l’ensemble de son territoire en 1882 grâce à l’ajout d’un second tuyau d’adduction d’eau de 75 cm de diamètre au réseau.

Source : Société historique de Québec.

 

Tracel de Cap-Rouge

 

Tracel de Cap-Rouge. Crédit : Société historique du Cap-Rouge

 

Issu de la conjugaison des ponts à tréteaux et de la nouvelle génération des ponts en acier, le tracel de Cap-Rouge incorpore dès le début de sa construction, en 1906, les techniques de construction innovantes à l’époque : fonçage à air comprimé pour couler les fondations, poutres à treillis pour un assemblage optimisé avec une économie d’acier ainsi que le périlleux rivetage à chaud pour l’assemblage. La construction des fondations des tours se révèle d’ailleurs être un véritable défi technique en raison du sol très instable du lit de la rivière. On creuse alors davantage le sol de celle-ci afin d’atteindre le roc. Pour ce faire, la technique du caisson sous pression est préconisée. La prouesse technique offre des fondations solides aux trois tours qui ont leurs assises dans la rivière. Au total, 30 tours sont érigées. Les rails sont installés entre 1908 et 1911. La structure d’acier de 4 288 tonnes est achevée en 1913.

Source : Société historique de Cap-Rouge. Le Tracel de Cap-Rouge, 100 ans d’histoire. 2013.

 

Pont de Québec

 

Pont de Québec. Crédit : Fonds Louis Lachance. Archives de la Ville de Québec

 

Ouvrage phare de génie civil, le pont centenaire demeure à ce jour le plus long pont cantilever au monde. Surplombant le fleuve Saint-Laurent et reliant les rives de Québec et de Lévis, la structure construite sur près d’un kilomètre a une portée libre encore inégalée de 549 mètres entre ses deux piliers principaux. Inauguré en 1919 pour le cout de 25 millions de dollars par la St. Lawrence Bridge Compagny, le pont de Québec a connu pas moins de deux tragédies historiques depuis le début de son édification en 1905 : son effondrement en 1907 et celui en 1916. Des erreurs de conception et de calculs seraient à l’origine du premier effondrement, tandis qu’un défaut dans le moulage d’un support serait en cause dans le deuxième. Cet emblème de Québec est désigné Monument historique international du génie civil par la Société canadienne de génie civil et par l’American Society of Civil Engineers. Il est également reconnu comme Lieu historique national en 1996.

Source : L’Hébreux, Michel. Le pont de Québec. Sillery, Les Éditions de Septentrion, 2001.

 

Édifice Price

 

Édifice Price. Crédit : Fonds de la Compagnie Price Brothers, Bibliothèque et Archives nationales du Québec

 

Érigé de 1929 à 1930 par la Price Brother’s Company, l’édifice phare de la rue Sainte-Anne fait à l’époque figure de gratte-ciel. Longiligne, l’édifice fait 82 mètres de hauteur ainsi que 24 mètres de largeur et abrite 16 étages lors de son inauguration. Les architectes chargés du projet à l’époque, George Allen Ross et Robert Henry Macdonald, conçoivent la structure selon une charpente d’acier autoportante dont les murs sont indépendants.

En 1983, l’édifice est acquis par la Ville de Québec, qui y installe une partie de ses bureaux. La filiale immobilière de la Caisse de dépôt et de placement du Québec s’en porte ensuite acquéreur. En 2005, un étage supplémentaire est aménagé dans la partie supérieure de l’édifice, afin d’accueillir les appartements de fonction du premier ministre du Québec. L’immeuble est aujourd’hui la propriété de la société Ivanhoé Cambridge.

Sources : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec. Ville de Québec.

 


Cet article est tiré du Dossier régional – Capitale-Nationale 2021, accessible gratuitement ici.
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