Montréal : berceau de grandes réalisations historiques

22 septembre 2022
Par Maude Ferland

Montréal regorge d’infrastructures et de bâtiments patrimoniaux, de grandes prouesses d’acier, de curiosités architecturales et de grands coups d’éclat qui résonnent sur la scène internationale. Tour d’horizon sur cet héritage unique.

 

Stade olympique

Les surprises et imprévus de taille lors de la construction ont été à la hauteur des ambitions de l’infrastructure de renommée mondiale et sans doute la plus emblématique de Montréal, dans une course contre la montre afin de livrer les installations à temps pour la tenue des Jeux olympiques de 1976. Au coeur même du chantier, de nouvelles méthodes de construction que les travailleurs apprennent sur le tas, tant les plans sont complexes. On compare alors le chantier à une véritable école de construction. Pendant que la complexité des structures fait des siennes, la découverte d’un sol fissuré oblige à revoir toutes les études sismiques sur le bâtiment, sans possibilité de retour en arrière sur l’emplacement d’accueil du futur stade. Autre trouble-fête : l’acier, dont le prix passe de 200 à 900 dollars la tonne en l’espace de quelques mois. Les installations composées de 12 000 éléments préfabriqués sont livrées à temps pour la tenue des Jeux olympiques, grâce au tour de force de 10 000 travailleurs. Le parachèvement de la construction prend fin en 1987, par l’élévation des derniers 83 des 92 mètres de la tour inclinée.

Source : Société du Parc olympique

 

Basilique de l'Oratoire-Saint-Joseph

Après de nombreuses années de travaux, l'Oratoire-Saint-Joseph est inauguré en 1955. Crédit : Bibliothèque et Archives nationales du Québec

 

La construction de ce célèbre lieu de pèlerinage se sera avérée… un long chemin de croix. D’une première et modeste chapelle érigée en 1904 jusqu’à la consécration de l’imposant dôme dominant les hauteurs du versant nord-ouest du mont Royal, l’édification de l’Oratoire aura été ponctuée par les soubresauts de la crise économique de 1929 et de la Seconde Guerre mondiale et aura duré des décennies. La réalisation de ce qui deviendra la future basilique débute en 1915, par la création d’une crypte. En 1924 ont lieu la pose et la bénédiction d’une première pierre angulaire devant une foule de 35 000 personnes. Les travaux de fondation et de la partie inférieure de la basilique s’ensuivent en 1926 et 1930. La croix surplombant le dôme apparait en 1946 et précède l’aménagement de la chapelle et de l’enclave du tombeau du frère André. L’inauguration du carillon en 1955 annonce l’ouverture de l’Oratoire, en 1956.

Source : Oratoire Saint-Joseph

 

Pont Jacques-Cartier

Trois voies carrossables et une voie destinée au tramway sont d'abord aménagées sur le pont Jacques-Cartier. Crédit : Bibliothèque et Archives nationales du Québec

 

Modèle d’innovation et de génie, le pont Jacques-Cartier (pont du Havre, de 1929 à 1934) défie les pronostics de durée de vie utile de ses confrères et se tient encore fièrement debout, à 92 ans. C’est en 1925 que débutent les travaux, qui s’avéreront si rapides que la superstructure d’acier de 15 650 tonnes est livrée un an et demi plus tôt que prévu, en décembre 1929. Trois voies carrossables et une voie destinée au tramway sont alors aménagées. On rentabilise l’investissement de 23 M$ par péage qui se chiffre à 25 cents pour les automobiles, à 80 cents pour les autobus et à 15 cents pour les brouettes. Au fil des décennies, le pont n’aura subi que deux cures de jeunesse majeures : l’une en 1989, pour des travaux de peinture de sa charpente métallique qui nécessiteront dix années de travail. L’autre à partir de 2001, lors de laquelle l’ensemble du tablier est remplacé, faisant alors de ce chantier le plus important projet de réfection jamais fait sur un pont canadien. En 2017, le pont épate encore : il est illuminé de 2 807 luminaires sur 10,4 kilomètres de câblage. Il livrera sans doute encore, à sa déconstruction vers l’an 2080, encore des surprises : l’on trouvera peut-être enfin, 150 ans après la pose d’une pierre angulaire dans la pile 26, située à l’angle des rues Notre-Dame et Saint-Antoine, la capsule témoin contenant 59 objets issus de l’époque.

Source : Ponts Jacques-Cartier + Champlain

 

Édifice New York Life

L'édifice New York Life est considéré par certains comme le premier gratte-ciel au Canada. Crédit : Bibliothèque et Archives nationales du Québec

 

Ainé du patrimoine de Montréal, l’édifice de la compagnie d’assurance-vie New York Life Insurance doit son origine à de grandes ambitions : celles de construire en grand par une structure dont le sommet s’élève à dix étages, une hauteur stupéfiante pour l’époque. L’édifice de la New York Life Insurance devient ainsi au XIXe siècle, selon certains, le premier gratte-ciel au Canada. Le prestigieux immeuble en maçonnerie de grès rouge d’Écosse inclut des ascenseurs grâce à une savante structure hybride combinant des éléments d’ossature en fer (poutrelles, poutres et pour chaque étage, deux séries de poteaux) et des murs porteurs tout en brique. La signature sculpturale extérieure revient à Henry Beaumont, dont le lustre capte l’oeil des passants encore aujourd’hui. L’édifice de la New York Life Insurance est situé à l’intersection des rues Place-d’Armes et Saint-Jacques depuis 1889, année de son inauguration.

Source : vieux.montreal.qc.ca

 


Cet article est tiré du Dossier régional – Montréal 2022, accessible gratuitement ici.
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