Nord-Ouest du Québec : un patrimoine régional jeune mais riche

Pont Alexandra, Gatineau

À plus de 122 ans, la belle Alexandra, qui relie Ottawa et le secteur de Hull en surplombant la rivière des Outaouais, arrive en fin de vie utile et tirera sa révérence en 2032, année prévue de son démantèlement. Son histoire débute en 1900 alors qu’un incendie ravage le pont Langevin, laissant le secteur de Hull dépourvu d’un lien interprovincial. D’un malheureux concours de circonstances naîtra le premier pont en porte-à-faux au Canada, dont la construction est entreprise dès l’année suivante, en 1901.

D’abord ferroviaire, le pont est reconverti, vers la fin des années 1950, en lien routier pour automobiles. Le tablier est remplacé à deux reprises au cours de son existence, en 1975 et en 2009-2010. Déjà plus que centenaire lors de cette dernière opération de remplacement de tablier, le pont doit, lors de cette occasion, être renforci au niveau de ses structures d’acier, piliers et culées, dans ce qui s’avèrerait les dernières grandes interventions de son histoire. Le pont Alexandra est voué à disparaître, mais pas les honneurs accumulés au fil des ans : il est désigné lieu historique national de génie civil par la Société canadienne de génie civil en 1995 et bien d’ingénierie d’importance historique nationale en 2010. En 2017, il est également inscrit au registre patrimonial de la Ville d’Ottawa.

Sources : Commission de la capitale nationale | Bilan du siècle, Université de Sherbrooke

Fonderie Horne, Rouyn-Noranda

Construite en 1927, la Fonderie Horne a subi de nombreuses transformations depuis son ouverture. D’abord construite aux abords d’une mine portant le même nom, cette dernière permet alors de chauffer plusieurs propriétés sises à proximité grâce à un système de tuyauterie souterrain. Cependant, dès la fin des années 30, on parle d’une éventuelle fermeture de la mine. C’est ainsi que s’opère le développement d’un réseau de clients mondiaux pour s’approvisionner en cuivre et, de ce fait, poursuivre les activités de la fonderie.

Quand la mine ferme ses portes en 1976, la fonderie poursuit donc ses opérations avec le matériel reçu d’autres mines canadiennes, mais aussi d’autres pays tels que l’Angleterre, l’Australie, Taïwan, l’Espagne, la France, la Pologne et le Pérou. Dès lors, elle se positionne parmi les plus gros recycleurs de matériel électronique au monde. Déjà, dès le milieu des années 1980, les citoyens se mobilisent afin que la fonderie cesse de rejeter du soufre directement dans l’air. C’est ainsi que, en 1989, la fonderie se dote d’une usine d’acide sulfurique qui permet aujourd’hui de transformer le soufre en acide sulfurique.

Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Cathédrale Sainte-Thérèse-d’Avila, Amos

Sise sur un promontoire et bordée par la rivière Harricana, la cathédrale d’Amos surplombe la ville depuis 1923, année de son inauguration. Les matériaux comme le béton, la pierre et la brique nécessaires à sa construction sont à l’époque transportés par chemin de fer ou par bateau sur la rivière Harricana, puisqu’aucune grande route ne reliera Amos aux grandes villes avant 1939.

L’architecte Aristide Beaugrand-Champagne prévoit pour le futur lieu de culte une forme circulaire chapeautée d’un large dôme; on note par ailleurs que le dôme, le deuxième plus grand en béton armé au Québec, est qualifié de construction audacieuse pour l’époque. La prouesse technique de l’entrepreneur d’antan, Denis Construction, aura sans nul doute contribué, plus de 80 ans plus tard, au classement de la cathédrale en tant qu’immeuble patrimonial.

Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Gare de Labelle, Labelle

De l’extérieur, le bâtiment à implantation rectangulaire sur deux niveaux, surmonté d’un toit à croupes avec avant-toits débordants supportés par des consoles de bois, retient l’attention par son architecture de gare, issue de la belle époque des chemins de fer, au siècle dernier. Construite en 1924 en pleine ère ferroviaire et de prospérité laurentienne, la halte fait de nos jours office de musée qui rappelle non seulement le statut d’épicentre ferroviaire de la petite municipalité de Labelle mais, plus largement, de l’importance du curé Labelle dans l’occupation du territoire laurentien.

En jetant un oeil par les fenêtres d’époque à guillotine, le visiteur se voit en effet rappeler que c’est en partie grâce à ces humbles haltes qu’il doit son appartenance au Québec d’aujourd’hui, et non aux États-Unis migratoires que de nombreux ancêtres Canadiens français ont choisi, faute d’avenir. La gare a accueilli, des années durant, gens du pays et gens de passage transportés par la compagnie du chemin de fer Canadien du Pacifique. Nul doute que l’ancienne gare de Labelle fait partie des belles histoires des pays d’en haut.

Sources : Répertoire du patrimoine culturel du Québec | Municipalité de Labelle