Une entreprise de construction a tout intérêt à exercer une gestion optimale de son parc d’équipement, d’autant plus si elle est en croissance et diversifiée. Comme Groupe SM Tardif.
Par Rénald Fortier
Investir dans de l’équipement est une chose, savoir le gérer pour le rentabiliser et en tirer le meilleur en est une autre. André Berthiaume, directeur général de Groupe SM Tardif, est bien placé pour en parler : l’entreprise de Québec a revu du tout au tout la gestion de son matériel roulant et de ses outils de chantier, l’an dernier, histoire de l’optimiser le plus possible.
« Nous cherchons toujours à affiner nos processus pour gagner en efficacité, en productivité et en rentabilité, dit-il. Et là, il était devenu évident que nous devions faire le ménage dans les façons de gérer notre parc d’équipement. Surtout qu’il s’agit d’un poste budgétaire très important pour une entreprise comme la nôtre. »
Il faut dire que Groupe SM Tardif, qui enregistre une croissance soutenue ces dernières années, chapeaute trois filiales : SM Construction, spécialisée dans les ouvrages pétroliers ; Pagui, qui oeuvre dans l’électricité, la plomberie, le chauffage, la ventilation, la climatisation et les télécommunications ; et Tardif Métal, un fabricant de structures pétrolières spécialisées ainsi que de tours pour les télécommunications et le transport d’énergie.
Trois filiales oeuvrant dans des secteurs différents, donc, et ayant besoin d’équipement et d’outillage diversifiés. Véhicules de service, camions de livraison, remorques, nacelles, chariots élévateurs, mini-chargeuses, appareils de soudage, génératrices, échafauds, perceuses, harnais de sécurité... La liste pourrait se décliner encore longtemps.
« Historiquement, indique André Berthiaume, chacune de nos entreprises possédait ses propres équipements et outils. Mais ça devenait de plus en plus difficile à gérer sur les plans de l’entretien, du remplacement et de l’utilisation.
Car comme un équipement était souvent appelé à être prêté d’une entreprise à une autre, il arrivait que celle qui le possédait ne pouvait en disposer quand elle en avait besoin parce qu’il ne lui avait pas été retourné. Ou qu’elle devait en louer un parce que le sien n’était plus en bon état de fonctionnement à son retour.
« Le partage de l’équipement entre nos filiales et leurs 12 divisions nous compliquait également la vie sur le plan comptable, poursuit-il, parce que le transfert de charges n’était vraiment pas efficace. Il nous était ainsi difficile d’affecter les dépenses réelles en équipement à chacune de nos entités. »
La solution préconisée par Groupe SM Tardif pour remédier à cette situation problématique ? La centralisation de la gestion de l’équipement, tout comme celle de l’inventaire de produits et matériaux de quincaillerie (boulons, scellants, pièces diverses…), au sein d’une nouvelle filiale désignée sous l’appellation Mag3. Créée en 2013, elle est pleinement opérationnelle depuis l’hiver dernier – les premiers mois ont été occupés à informatiser toutes les données sur le parc.
« Nous avons décidé de centraliser l’achat, la maintenance, la réparation, la répartition et la disposition de l’équipement pour pouvoir en assurer la gestion la plus optimale possible, indique le directeur général de Groupe SM Tardif. De sorte que tout soit uniformisé, que les dépenses soient mieux réparties et que l’on puisse aussi profiter d’économies d’échelle. »
C’est sans compter qu’une telle gestion centrale permet d’éviter les inutiles et coûteux dédoublements d’équipements entre les filiales du groupe. Car certains pouvant être utilisés par plusieurs de leurs différentes divisions sont ainsi mis en commun tout en étant suivi à la trace, ce qui permet d’optimiser leur rentabilité d’un projet à un autre.
« En procédant ainsi, on peut tirer meilleur parti de ce qu’on faisait déjà comme dépenses en termes de volume, note André Berthiaume. Et ça nous permet de créer et de suivre des historiques d’achat, d’exercer un meilleur contrôle sur l’entretien et de nous assurer d’une certaine uniformité de nos équipements.
« En optant pour des véhicules de service d’une même marque, voire d’un même modèle, donne-t-il en exemple en précisant, nous pouvons bénéficier de l’uniformatisation des pièces de remplacement, des pneus, des accessoires, etc. Cela nous facilite grandement la tâche sur le plan de l’entretien et des réparations, en plus de nous valoir certains escomptes sur l’achat au volume. »
Désormais, lorsqu’un employé d’une entreprise de Groupe SM Tardif a besoin d’un équipement, il frappe à la porte de Mag3 et le loue, comme il le ferait dans un centre de location commercial. « En introduisant le principe de l’utilisateur-payeur dans nos projets et en ne gérant plus nos équipements en silo, conclut André Berthiaume, nous pouvons ainsi avoir l’heure juste sur les coûts réels de chacun de nos chantiers. Nous sommes donc en mesure non seulement d’optimiser la gestion de nos équipements, mais aussi celle de nos entreprises. »
Cet article est tiré du Supplément thématique – Équipement de chantier 2014. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
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