En planifiant sa relève, le fondateur de Ronam, Jacques Laflamme, a motivé les troupes à aller chercher des mandats d’une envergure nouvelle.
Dès 2010, le PDG de Ronam a commencé à intégrer des employés comme actionnaires pour voir ceux qui avaient le potentiel et qui se démarquaient par leur leadership. Monsieur Laflamme explique qu’il a ainsi libéré 35 % de ses actions afin de s’associer quatre employés.
« J’ai débuté tranquillement, pour avoir du temps devant moi, voir comment ils se débrouillaient et les éduquer à devenir propriétaires d’entreprise. Ils ont pris leurs responsabilités à coeur et fait croître la compagnie. »
« Quand on devient actionnaire, on s’implique plus. Lorsqu’on a eu l’occasion de soumissionner sur de gros contrats en 2011-2012, on était motivés et on a montré notre enthousiasme », dit Karine Bourque, coactionnaire et directrice du développement des affaires et de l’estimation chez Ronam.
À 56 ans, Jacques Laflamme est toujours à la barre. Sa relève est aujourd’hui assurée et les contrats d’envergure se succèdent. L’année 2017 a vu la construction de l’usine de scanners 3D Creaform, d’une superficie de 70 000 pieds carrés, à l’Innoparc de Lévis. L’entreprise est toujours à l’oeuvre sur le bâtiment Eddyfi, une installation à structure hybride acier et bois de 50 000 pieds carrés destinée aux tests de pièces aéronautiques dans l’espace d’innovation Michelet, à Québec. Le design, signé par Coarchitecture, vise la certification dans le programme LEED version 4.
L’équipe est également fière de la réalisation de l’usine d’isolant polyisocyanurate de Soprema, à Drummondville, en 2015. Le bâtiment de 250 000 pieds carrés a été érigé en seulement huit mois. « Il y avait un immense défi de coordination avec l’équipe italienne venue installer la machinerie destinée à la chaine de production », se rappelle Karine Bourque. Ce contrat clés en main de Ronam a obtenu la certification LEED de niveau Or, ainsi que le prix d’excellence 2016 de l’Institut canadien de la construction en acier.
Une croissance impressionnante
L’entrepreneur général de la rive sud de Québec a connu une croissance soutenue de son chiffre d’affaires ces dernières années. Le bond de 60 %, soit de 47 millions $ en 2016 aux 75 millions prévus pour 2017, n’est toutefois pas représentatif puisque plusieurs projets prévus pour 2016 ont été reportés à cette année. « Sur une période de cinq ans, la courbe montre une croissance robuste, mais plus normale. On s’attend donc à une certaine constance par la suite », confie Karine Bourque.
Grâce au dynamisme de son équipe, Ronam a relevé avec brio le défi posé par les changements au calendrier. « On a trouvé d’autres projets qui démarraient vite pour combler 2016 et on n’a fait aucune mise à pied. Depuis cinq ans, on n’a fait que créer des postes. » C’est ainsi que l’entreprise fondée en 1990 compte aujourd’hui 20 employés administratifs et 35 salariés de la construction qui ont logé 40 000 heures de travail au décompte de la Commission de la construction du Québec l’année dernière.
Le client d’abord
Ronam a déjà conclu des ententes d’une valeur de 30 millions pour 2018 et plusieurs autres sont en cours de négociations, gage d’optimisme pour la suite. Parmi elles, la construction de deux centres de distribution à Saint-Augustin-de-Desmaures, le premier pour Macpek et le deuxième pour Fedex, d’une valeur de huit millions chacune. L’entreprise démarche principalement dans le secteur privé et mise pour cela sur la qualité de l’expérience client.
« On a pris le temps de consulter nos clients sur les irritants qu’ils vivent et la plus-value souhaitée », explique Karine Bourque. Suivant cet exercice, la direction a mis en place des mesures, dont une procédure standard de fin de projet comprenant la production du manuel de fin de chantier, la clôture des aspects contractuels et la gestion des déficiences. De plus, une unité de service équipée d’un camion a été créée pour corriger rapidement ces déficiences et réaliser les petits contrats de dépannage pour les clients réguliers.
La construction de franchises McDonald’s à Port-Cartier, et plus récemment à Labrador City, illustre aussi l’engagement de la compagnie à accommoder les donneurs d’ouvrage jusqu’aux limites du territoire. « Ce qui est particulier avec McDonald’s, c’est aussi la rapidité d’exécution attendue ; il faut que ça ouvre le plus vite possible. Auparavant, on livrait un restaurant en douze semaines. Avec l’expérience, on a réussi à en livrer un en huit. »
Une équipe soudée
Pour entretenir les relations d’affaires qui font sa prospérité, Ronam mise sur une équipe disponible et dévouée à chaque projet. « Dans les cinq dernières années, nous avons ouvert huit nouveaux postes administratifs. On ne veut pas que nos gens soient exténués ; les chargés de projet bénéficient tous du soutien d’un adjoint administratif. Par ailleurs, tous les départements sont équipés de solutions informatiques de pointe afin d’être à jour et efficaces. »
L’esprit d’équipe et la camaraderie sont valorisés au sein de l’entreprise. La directrice du développement des affaires et de l’estimation affirme que l’adhésion des candidats aux valeurs de celle-ci est un élément clé lors de l’embauche : « On peut travailler pour améliorer les compétences et la productivité d’un employé, mais la personne doit avoir les valeurs à coeur. » Le respect, l’honnêteté et l’intégrité sont essentiels aux bonnes relations de travail, croit-elle, et cela contribue à la qualité de l’expérience client.
L’approche connait du succès ; la majorité des contrats de Ronam provient de clients existants et de références. Les performances renouvelées permettent par surcroit à l’entreprise de solliciter des contrats plus complexes et d’offrir le service de construction clés en main. « On aime les projets qui ont un certain degré de complexité. Le fait d’avoir la conception et les coûts sous notre responsabilité, c’est une opportunité de mettre en oeuvre notre expertise. Le défi nous motive et le clés en main est la meilleure formule pour exploiter cette passion. »
C’est toutefois la gérance de construction qui demeure le mode de fonctionnement principal de l’entreprise, occupant 55 % des activités. Ce mode de réalisation leur permet de s’impliquer tôt dans le processus et de travailler en amont avec les professionnels sur les enjeux de conception et les considérations budgétaires. Pour Ronam, en somme, la principale clé du succès est d’outiller et de valoriser les humains qui se trouvent au coeur des projets collaboratifs de l’entreprise.
La Chambre de commerce de Lévis a décerné à Ronam le prix Le Constructeur àl’occasion du gala Les Pléiades 2017. Le trophée souligne l’excellence des pratiques d’affaires, la croissance, la création d’emplois et la qualité des réalisations d’un entrepreneur lévisien.
L’équipe de Ronam excelle dans la formule clés en main et cela se reflète dans le taux d’obtention des mandats sollicités. Si ceux-ci ne représentent pour l’instant que 15 % du volume d’affaires, la proportion est appelée à croitre puisqu’il s’agit de l’option présentant le meilleur rapport qualité-prix, selon Karine Bourque. Elle estime que les clients gagneraient à envisager plus sérieusement ce mode de réalisation, même dans le secteur public. « Tout le monde se creuse les méninges pour obtenir la meilleure solution. C’est la formule qui fait le plus de place aux bonnes idées ! »
Cet article est tiré du Magazine – Les Leaders de la construction 2017. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
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