Novoclimat 2.0 : l'évolution d'un programme

Depuis l'automne dernier, de nouvelles exigences en matière d'efficacité énergétique ont été mises en place au sein du programme Novoclimat, revoyant ainsi à la hausse les normes éconergétiques en matière de construction de bâtiments résidentiels.

Afin de démontrer les mesures entourant la nouvelle version de son programme éconergétique, le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) organisait une visite des premières maisons accréditées Novoclimat 2.0 dans la région de Montréal. Ces habitations sont la réalisation des Entreprises Réjean Goyette, qui compte déjà à son actif une quarantaine de maisons Novoclimat 2.0 à Mirabel et Repentigny.

Lancé en 1999 par l’Agence de l’efficacité énergétique, le programme Novoclimat avait pour objectif d'encourager la construction de maisons neuves plus efficaces sur le plan de la consommation en énergie. Le programme établissait des normes et accordait une subvention à l’acheteur ainsi qu’au constructeur. En 2004, il fut étendu aux bâtiments multilogements.

Novoclimat 2.0 revoit à la hausse ces exigences en matière d’efficacité énergétique, touchant principalement les méthodes d’assemblage, l'isolation, l'étanchéité et la ventilation. De plus, de nombreux aspects observés par le système LEED ont été ajoutés au programme initial.

Version 2.0

C'est l'intégration de nouvelles exigences d'efficacité énergétique au Code de la construction en 2012, qui a engendré la révision du programme initial. En effet, la formule à adhésion volontaire devait demeurer supérieure aux normes en vigueur. Novoclimat 2.0 permet donc de réduire la consommation en énergie des nouveaux bâtiments d’environ 20 % par rapport aux exigences du Code.

En plus des exigences obligatoires du programme, des notions de développement durable touchant la qualité de l'air, l'optimisation énergétique et la gestion de l'eau et des ressources permettent d'obtenir des points supplémentaires. « Novoclimat 2.0 étudie à présent la performance des appareils de chauffage et introduit l’utilisation de la thermopompe. La norme Energy Star est requise pour plusieurs appareils, comme les fournaises, les échangeurs d’air et les fenêtres. La gestion de l’eau est aussi prise en compte par le nouveau programme. C’est aussi le cas des matériaux de construction, qui ne peuvent plus être toxiques », explique Carl Jobin, conseiller en efficacité énergétique au MERN.

Autre nouveauté, le programme encourage une approche intégrée impliquant l'entrepreneur, les sous-traitants et les futurs propriétaires. Ce type de conception permet ainsi d'optimiser les différents appareils techniques, tuyauterie et canalisation de la maison.

La nouvelle version demande à présent aux entrepreneurs de suivre une formation et d'obtenir leur certification Novoclimat 2.0, délivrée par le Bureau de la normalisation du Québec (BNQ). Celui-ci offre ensuite un soutien technique et des conseils personnalisés pendant la construction. L'habitation est inspectée à certains stades de la construction par un spécialiste indépendant mandaté par le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles. Une fois les inspections réussies, l'homologation Novoclimat 2.0 est décernée à l'habitation.  

Selon Dominic Richer, contrôleur chargé de projet chez Les Entreprises Goyette, l'accréditation offre une valeur ajoutée. « Les avantages du programme sont maintenant connus par les acheteurs. Les inspections indépendantes permettent de garantir le confort et la qualité de la construction. De plus, la baisse du coût d'énergie offre un rendement certain pour les propriétaires. » On estime que les différentes mesures prescrites par Novoclimat représentent un surcoût d'environ 4 000 dollars sur une résidence moyenne, surcoût qui sera récupéré grâce aux économies d'énergie considérables.

Si Novoclimat 2.0 veut avant tout offrir des économies d'énergie et des habitations plus saines, le programme tente aussi de mener progressivement l'industrie de la construction vers un rehaussement des standards en matière d'efficacité énergétique.