Architecture Sans Frontières Québec (ASFQ) multiplie les efforts depuis le début de la crise pour apporter de l’aide à ceux qui en ont besoin. Après s’être investie de la mission de favoriser la distanciation dans les locaux d’organismes destinés aux itinérants, elle part maintenant à la rescousse des petits commerces de Montréal.
Parce que les commerces dont la superficie avoisine les 200 mètres carrés, les petits restaurants et les épiceries de quartier de ce monde n’ont pour la plupart ni les moyens ni les idées pour repenser leur espace de sorte à le rendre plus sécuritaire en pareille période de pandémie.
C’est là que l’équipe d’ASFQ entre en jeu. Souvent par le biais d’aussi simples aménagements que des cloisons temporaires, la modification de mobiliers ou le réaménagement de parcours. Mais qui peuvent faire une énorme différence, tel que l’explique Maude Ledoux, architecte coordonnatrice de projets au sein de l’organisation.
« L’architecture peut apporter beaucoup plus de solutions qu’on s’imagine, et on s’en rend d’autant plus compte dans ces situations-là, explique-t-elle. […] Ce n’est pas nécessairement de grandes choses, mais c’est de petites interventions qui vont changer beaucoup. On se rend vraiment compte, dans les dernières installations qu’on a faites, à quel point les gens sont démunis par rapport à cette notion de spatialité. Ils ne voient pas tout ce que nous on est capables de voir, les solutions qu’on est capables de leur apporter. »
Le besoin semble d’ailleurs criant, alors que l’architecte raconte que plusieurs personnes ont déjà logé des appels chez ASFQ pour s’enquérir de ce service à la suite de la publication d’une petite annonce à ce sujet par la Ville de Montréal. Et qui dit forte demande dit aussi besoin de personnel.
C’est ce qui explique l’appel à bénévoles lancé le 21 avril dernier. L’idée est de bonifier la main-d’œuvre bénévole en y ajoutant des gens qui possèdent des compétences en construction, et ce d’ici deux à trois semaines, alors que commenceront les interventions. Sont donc recherchées des personnes provenant du milieu de l’aménagement, du design ou de la construction, mais surtout qui possèdent de bonnes habiletés manuelles.
Maude Ledoux souligne que les travaux ne sont pas toujours nécessaires dans les locaux visités, et que leur rôle se limite parfois à guider les commerçants. « Tous les commerces qui vont rouvrir, il y en a beaucoup qui se posent des questions à savoir comment implanter les règles sanitaires. […] On a eu des interventions les semaines passées où c’était simplement des audits techniques, il n’y avait pas nécessairement une installation physique qui se faisait. Des fois c’est tout ce dont les gens ont besoin, parce qu’ils ont la possibilité dans leurs lieux, en réaménageant les espaces, de créer des distances. On est là pour les aider aussi, pour les guider dans leurs choix de réaménagement. »
ASFQ en a fait beaucoup pour soutenir les gens plus démunis depuis le début de la pandémie, s’affairant dans plusieurs centres destinés aux personnes en situation d’itinérance, notamment des dortoirs pour le projet Autochtones du Québec (le PAQ) et la Mission Old Brewery (Pavillon Makenzie), à Montréal. Bien que chaque organisme ait des besoins spécifiques, le but commun de ces interventions était d’assurer la sécurité du personnel et des bénéficiaires avec des aménagements favorisant la distanciation.
« Souvent, ces organismes doivent continuer d’offrir leurs services en situation de crise comme celle-ci. D’autant plus que les itinérants sont des personnes qui vivent dans la rue et qui sont donc à risque de contracter le virus. Il faut donc vraiment faire attention, et ils ne peuvent pas se permettre non plus de fermer et d’arrêter tout. »
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