Un lendemain en demi-teinte pour le résidentiel, selon l’APCHQ

Après mise à jour de ses prévisions, et cette fois-ci en tenant compte des contrecoups de la pandémie, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) prévoit désormais 41 000 mises en chantier résidentielles en 2020, soit une diminution de 15 % par rapport à 2019.

Ces nouveaux chiffres présentés aujourd’hui détonnent avec les 47 967 logements mis en chantier l’an dernier et sont bien loin du léger recul de 3 % qu’anticipait initialement l’Association en 2020. Mais considérant que les chantiers ont été complètement arrêtés pendant près d’un mois, Paul Cardinal, directeur du Service économique de l’APCHQ, y voit du positif.

 

« […] l’activité a repris à un bon rythme et, à court terme, la grande majorité des projets qui avaient déjà commencé leur mise en marché vont tout de même être construits, puisqu’il manque toujours de logements, explique-t-il. C’est plutôt à partir de la fin de l’automne que l’écoulement des nouvelles unités pourrait être un peu plus lent, sous l’effet du ralentissement économique et des pertes d’emplois, retardant le démarrage de certains projets. »

 

Le scénario avancé se veut moins dramatique que certaines prévisions évoquées récemment par d’autres organismes, selon l’APCHQ. Cette dernière anticipe une année 2021 active, avec 40 000 mises en chantier, soit un repli de 2 %. Le segment de la maison individuelle sera tout de même appelé à croitre (+5 %), et ce, pour la première fois en cinq ans. À l’inverse, la construction de logements collectifs, qui continuera de dominer largement, devrait se tempérer quelque peu.

 

Si la demande de logements locatifs a grandement été nourrie par l’explosion du solde des résidents non permanents au cours des dernières années, culminant en 2019 avec un record absolu de plus de 59 000 personnes, le flou suscité de ce côté par la situation actuelle rend difficile le jeu des prédictions.

 

« Le facteur le plus difficile à prévoir dans le contexte actuel, c’est justement les seuils d’immigration et de résidents non permanents. C’est clair qu’il y a présentement un gros coup de frein à ce chapitre, indique Paul Cardinal. Mais il reste à savoir à quel niveau se stabilisera l’immigration, tant aux fins d’études que d’emploi, lorsque les frontières rouvriront. »

 

Source : APCHQ