L’aéroport de Québec double sa superficie

1 octobre 2015
Marie Gagnon

L’aéroport international Jean-Lesage a amorcé en avril le plus important chantier de son histoire. Les travaux, qui nécessitent un investissement global de 277 millions $, visent à doubler la superficie du terminal et à réhabiliter la piste principale de l’aérogare. Baptisé YQB 2018, ce projet en deux volets doit être complété pour 2018.

Comme le rapporte le vice-président Ingénierie et construction de l’aéroport Daniel Perreault, ces travaux sont nécessaires en raison de la hausse constante de l’achalandage. Depuis 2007, le nombre de passagers a doublé. L’an dernier seulement, la croissance globale a été de 4,7 %.

 

« En 2020, on s’attend à deux millions de passagers par année, note le gestionnaire. On devrait atteindre cet objectif bien avant. Juste en 2014, on a enregistré 1,6 million de voyageurs. Déjà nos ponts d’embarquement ne suffisent pas aux heures de pointe. On est à la limite de notre capacité maximale. »

 

Pour Aéroport de Québec, la société privée qui gère l’aéroport international Jean-Lesage, le seul moyen de remédier à la situation est de doubler la superficie du terminal, qui passera de 25 000 à 50 000 mètres carrés. Cet ajout sera construit dans la partie nord-est du site, du côté de l’aire internationale.

 

Selon les plans préparés par les architectes de GLCRM, la nouvelle construction à ossature d’acier s’élèvera sur trois niveaux, en incluant le sous-sol. Ce dernier abritera la salle mécanique et des locaux d’entreposage. Au rez-de-chaussée, les architectes ont prévu un vaste hall d’enregistrement, deux postes de douanes internationales et le terminus des bagagistes, qui comprendra deux carrousels.

 

Quant aux postes de sécurité et de fouille, de même que les boutiques et les aires d’attente et de restauration, elles seront aménagées au dernier niveau. Ce premier volet prévoit en outre la construction de quatre nouvelles passerelles d’embarquement et le réaménagement d’environ 10 000 mètres carrés afin de connecter la nouvelle aile à l’existante.

 

Avec la réfection de la voie d’accès longeant le terminal, ce volet représente une facture de 225 millions. Cette enveloppe a également servi à financer certains travaux préparatoires entre 2013 et 2015, dont la construction d’un stationnement étagé et du nouveau complexe de services intégrés, afin de libérer l’espace pour la nouvelle aire internationale.

 

« Sur le plan architectural, le design est semblable à la nouvelle partie construite en 2008, avec un toit en forme de vague et une enveloppe combinant l’acier et le verre, mentionne Daniel Perreault. L’ensemble sera très contemporain et très lumineux avec des percées visuelles sur la piste principale. »

 

La piste principale, qui est désignée par le code 06-24, fera par ailleurs l’objet d’une réhabilitation complète. On procédera notamment au resurfaçage de la piste, qui s’étire sur 2 743 mètres, et à des travaux de drainage, d’électricité et d’éclairage. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du deuxième volet de ce chantier majeur. Ce second volet inclut 11 projets, dont la réfection des portes 31 et 32 et la construction d’un stationnement pour aéronefs. Une somme de 52 millions $ lui est allouée.

 

Pour orchestrer ce vaste chantier, un bureau de projet a été créé afin d’administrer les différents lots de construction. Début juillet, l’entrepreneur Charles-Auguste Fortier a entrepris l’excavation de masse au site de l’agrandissement. Selon l’échéancier, les empattements doivent être coulés en septembre.

 

C’est également en septembre que devrait être publié l’appel d’offres pour les travaux de structure, qui doivent s’amorcer au printemps prochain. Il sera suivi au cours de l’hiver par un appel de propositions pour la mécanique et l’électricité du bâtiment.

 

Par ailleurs, Daniel Perreault mentionne que les nouvelles installations seront très efficaces sur le plan énergétique, entre autres grâce à des installations géothermiques alimentées par une soixantaine de puits. « Selon nos modélisations, l’édifice devrait consommer entre 1,51 et 1,55 gigajoules au mètre carré », dit-il.

 

Il ajoute que le projet est réalisé au moyen de la maquette numérique BIM (Building Information Model). « Ce système intègre l’ensemble de l’information technique de l’ouvrage, précise-t-il. Mécanique, structure, architecture, tout est pris en compte, y compris la maintenance et les garanties. Au bout du compte, il permet d’éviter des reprises. »

 


Cet article est paru dans l’édition du mardi 25 août 2015 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !