Le demi-siècle qui s’est écoulé depuis l’Expo 67 a laissé ses traces sur les installations de l’époque. Avec la phase 1 du Plan d’aménagement et de mise en valeur du secteur sud de l’île Sainte-Hélène ainsi que la réfection des paddocks du circuit Gilles-Villeneuve, des investissements respectifs de 73,4 et 48 millions de dollars, Montréal compte bien les remettre au goût du jour.
Fruit d’un partenariat entre la Ville de Montréal (38,4 M$) et le ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (35 M$), le réaménagement du secteur sud de l’île Sainte-Hélène se traduira d’abord par la réalisation d’un amphithéâtre à ciel ouvert. « La commande reçue de la part de la Ville en 2015 consistait à construire et à aménager un espace de spectacle à scène amovible en mesure d’accueillir 65 000 personnes, dans un lieu qui n’en contient que 45 000 actuellement », explique Marie-Hélène Gaboury, chef de projet pour le Plan d’aménagement et de mise en valeur (PAMV) au parc Jean-Drapeau.
Devant la nécessité d’accueillir de si grandes foules, l’allée centrale menant à l’amphithéâtre se veut l’épine dorsale du projet. L’aménagement autour de l’aire destinée aux spectacles devait donc être pensé de façon à permettre une circulation aussi aisée que sécuritaire. « Pour ce faire, les architectes ont conçu une allée qui représente en quelque sorte un grand geste d’aménagement urbain et un grand hall d’entrée entre la station de métro et l’amphithéâtre. C’est celle qui relie les deux rives de l’île et les deux symboles du site : l’oeuvre d’Alexander Calder et la Biosphère, deux emblèmes illustres de l’Expo 67. »
Cinq bâtiments ont été prévus au chantier : un nouveau pavillon d’accueil, une aire de restauration, des installations sanitaires, une station électrique reliée à l’amphithéâtre et, enfin, le déménagement d’un puits de ventilation de la STM qui se trouvait originellement là où l’allée centrale sera aménagée.
Un travail d’équipe
Dans le processus d’élaboration des travaux, une étroite collaboration entre les partenaires et les services d’urgence s’est imposée afin d’assurer la mise en place d’un plan d’évacuation efficace, entraînant des élargissements considérables à certains endroits. « L’installation des 20 000 mètres carrés de pavé – conçu spécialement pour l’occasion à Sainte-Marie de Beauce par Béton Bolduc – s’avère un défi d’ampleur, notamment avec des largeurs allant jusqu’à 20 et même 30 mètres à certains endroits. »
Avec l’édicule de la station Jean-Drapeau, propriété de la STM, qui arrive à cet endroit précisément, le travail doit se faire en synergie, d’autant qu’il s’agit d’un projet multidisciplinaire qui comprend à la fois de la construction de bâtiments, du génie civil et de l’aménagement paysager. En suivant l’échéancier, l’entreprise Pomerleau devrait achever les travaux en décembre 2018.
La Société du parc Jean-Drapeau a investi tout autant d’efforts pour assurer une bonne gestion acoustique, pour laquelle une enveloppe de deux millions de dollars a été réservée. La plantation de 500 arbres et la transplantation de 100 autres sont également dans les plans. « La direction a fait élaborer un plan maître forestier afin de faire le point sur l’état des lieux et d’assurer une gestion à long terme de la forêt », précise madame Gaboury.
Autre mesure visant à consolider l’objectif de conservation de la végétation existante : l’installation de bacs de plantation. « Il fallait mettre les arbres dans des conditions optimales pour qu’ils puissent survivre. On a donc pensé installer de grands bacs de plantation qui sont en fait des murets érigés autour des arbres afin de les protéger du piétinement de la foule, et on leur a donné une double fonction en y attachant des bancs et des sièges. »
Afin de maximiser le confort des utilisateurs, des îlots de fraîcheur ont été mis en place. « Nous avons fait en sorte que les lieux puissent vivre et exister à échelle humaine même en l’absence de grandes foules. Près du restaurant, il y aura une immense aire de jeux d’eau avec brumisateurs, ce qui permettra d’apporter une fraîcheur nécessaire en période estivale. »
Des infrastructures adaptées
Du côté de l’île Notre-Dame, c’est un budget de 48 M$ (30 M$ de la Ville de Montréal et 18 M$ du MAMOT) qui sera mis au profit de la réfection des paddocks du Circuit Gilles-Villeneuve. L’enveloppe permettra de doter ce dernier d’infrastructures adaptées qui répondront aux critères et exigences du Championnat de Formule 1, notamment avec des équipements technologiques à la fine pointe.
Bertrand Houriez, chargé du projet, explique : « Dans le cadre de la nouvelle entente entre la Formule 1, la Ville de Montréal, le Gouvernement du Québec et le Parc Jean- Drapeau, nous avons eu pour mandat de construire un nouveau bâtiment pouvant accueillir 5 000 personnes, conforme aux nouvelles normes de la FIA et de la FOWC ». Le projet, dont la planification aura nécessité moins d’une année, sera l’occasion de regrouper tous les services au sein d’un seul bâtiment au goût du jour. « En somme, l’idée est d’éliminer toutes les installations temporaires utilisées par le passé et de les remplacer par des structures permanentes qui pourront être réutilisées d’une année à l’autre », spécifie monsieur Houriez.
En ce qui a trait aux coûts, l’utilisation de structures permanentes représente une économie substantielle par rapport aux dépenses engendrées par celles qui se voulaient temporaires.
Au rez-de-chaussée du bâtiment de trois étages sera aménagé un garage destiné aux équipes ainsi qu’une entrée avec ascenseur pour les personnes à mobilité réduite. Une partie de la tour de contrôle prendra également place à cet étage, où des lieux adaptés permettront de loger les locaux techniques de la FIA.
Le second étage se composera entre autres des loges, de la deuxième portion de la tour de contrôle, du podium et d’un espace réservé aux médias. Le troisième et dernier étage servira quant à lui de loge et de terrasse pour les spectateurs.
Le bâtiment sera équipé d’un monte-charge en mesure d’acheminer des voitures ou du mobilier lourd à tous les paliers. Le chantier débutera tout de suite après la présentation du Grand Prix 2018 pour prendre fin en avril 2019.
- Recréer l’esprit d’Expo 67
- Devenir une destination en soi
- Conjuguer nature et culture
- Révéler le génie du lieu
ÉCHÉANCIER
Juillet 2017 à décembre 2018 : Travaux de construction2019 : Ouverture
Cet article est tiré du Supplément thématique – Projets 2018. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !
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