Bécancour accueillera la filière batterie

24 novembre 2022
Par Mathieu Ste-Marie

Depuis cet été, la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB) prépare le terrain pour l’arrivée des usines de batteries de véhicules électriques qui composeront la filière batterie développée par le gouvernement Legault.

« C’est une course contre la montre! La production de véhicules à essence sera terminée en 2035, donc les entreprises veulent produire les batteries le plus rapidement possible », explique Donald Olivier, président-directeur général de la SPIPB qui compte une trentaine d’employés.

 

Avant l’arrivée de ces entreprises au parc industriel et portuaire de Bécancour, des infrastructures doivent d’abord être construites sur le terrain d’environ cinq kilomètres qui longe l’autoroute 30.  « Nous sommes en train d’amener les services pour les investisseurs qui s’en viennent », souligne-t-il.

 

Ces services comprennent notamment l’eau potable et l’eau industrielle, les systèmes des eaux usées et de gaz ainsi que les réseaux de fibre optique. 

 

Parmi les investissements, quatre ont été annoncés : GM-POSCO Chemical, BASF, Nemaska Lithium et Nouveau Monde Graphite. L’une de ces entreprises, GM-POSCO, un consortium formé de General Motors et de POSCO Chemical, fabriquera des cathodes pour batteries qui serviront aux véhicules comme le camion Chevrolet Silverado et le Hummer EV.

 

Selon Donald Olivier, ces entreprises voudront amorcer la construction de leur usine dès les premiers mois de 2023. Les travaux, qui ont débuté en juin, doivent donc être finis pour Noël afin qu’elles aient tous les services nécessaires. 

 

« Les infrastructures ne sont pas très complexes à bâtir. Toutefois, le défi est la vitesse à laquelle nous devons les construire », souligne le PDG de la SPIPB. Dans une seconde phase l’an prochain, une voie ferrée sera construite pour desservir le sud de l’autoroute 30. Le cout total des travaux est évalué à 350M $.

 

Pour mener à bien ce projet majeur, l’entreprise Pomerleau a été embauchée comme gérant constructeur. Plusieurs autres entreprises participent aux travaux, comme les firmes d’ingénieurs SNC-Lavalin, Stantec et l’entrepreneur général Entreprises GNP.

 

Un projet porteur

L’arrivée de ces entreprises tant attendues par le gouvernement du Québec enthousiasme Donald Olivier.

 

« C’est un des plus beaux projets au Québec et il est dans ma cour. C’est un projet porteur dans un créneau d’avenir qui permettra de diminuer les GES. Le fameux 42 ou 43 % des émissions de GES qui proviennent du transport va chuter avec la production des véhicules avec des batteries », se réjouit l’ingénieur civil de formation qui a travaillé pour Hydro-Québec et pour la Société québécoise des infrastructures avant d’accepter le poste de PDG de la SPIPB.

 

Ce dernier ajoute que ce n’est pas seulement le Québec qui a besoin de cette industrie novatrice, mais toute la planète. D’ailleurs, ce projet fait beaucoup parler à l’extérieur de la province. « Les travaux sont sur plusieurs lèvres. Le ministre Champagne [François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie] était au Japon et entendait parler de Bécancour. C’est surréel! »

 

« À Bécancour, nous avons des projets qui ne se sont pas concrétisés, mais cette fois le contexte est bien différent », poursuit-il.

 

Des terrains sont encore disponibles pour accueillir d’autres entreprises qui s’intégreront dans la filière batterie située au nord de l’autoroute 30. La Société du parc industriel et portuaire de Bécancour est en pourparlers avec certaines d’entre elles, mais rien ne peut être annoncé pour l’instant. On a toutefois appris récemment que l’entreprise britannique Britishvolt, qui lutte pour sa survie, a renoncé à s’établir dans cette municipalité du Centre-du-Québec.  

Cet article est paru dans l’édition du 10 novembre 2022 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.