Bientôt un nouveau pont sur l’A15 à Sainte-Adèle

Comme l’indique Caroline Boisvert, porte-parole du MTQ, la structure longue d’environ 180 mètres (m) et d’une hauteur approximative de 22 m avait fait l’objet au fil des ans de nombreuses interventions de renforcement et de réhabilitation pour la consolider. En 1988, des travaux ont d’ailleurs été réalisés afin d’en renforcer la travée principale, dont l’affaissement progressif avait été constaté quelques années seulement après sa mise en service.

« Depuis novembre 2004, le pont était sous surveillance électronique afin de détecter tous les mouvements et les vibrations à distance et en temps réel, dit-elle. Pour ce faire, des capteurs avaient été installés sur la structure pour la collecte d’informations. L’analyse des données était effectuée par une équipe d’ingénieurs de la direction des structures du Ministère. »

Cette surveillance étroite, associée à des inspections visuelles, a non seulement permis de constater la détérioration progressive de la travée centrale, mais aussi d’observer diverses déficiences, comme des fissures, de la corrosion aux aciers d’armature, des délaminations au béton ainsi que des infiltrations causées par les sels de déglaçage. Des mouvements inhabituels ont également été enregistrés lors de la période de dégel en 2017, forçant la fermeture prématurée du pont afin de protéger les usagers de la route.

La démolition s’est effectuée en deux étapes. La première consistait à enlever le crépi d’amiante selon les règles de l’art. Ces travaux se sont réalisés en espaces clos, afin de recueillir tous les débris que cette opération a engendrés. Des précautions additionnelles ont été prises pour respecter les normes environnementales et les règlements municipaux en vigueur. La seconde se résumait à la démolition pure et simple de la structure. « Les travaux de démolition étaient particulièrement complexes, étant donné sa hauteur et sa conception en béton précontraint », commente Caroline Boisvert.

Pendant ce temps, les ingénieurs du Ministère se sont affairés à préparer les plans et devis du pont, dont la conception sera similaire à celle de sa structure jumelle, en direction sud, reconstruite en 2006. Le nouveau pont, dont la durée de vie utile sera de 75 ans, sera composé de trois piliers reposant sur d’énormes semelles et de deux culées. De plus, son design respectera les critères de conception pour les ponts de secours en cas de séisme majeur.

Au cours des deux premières semaines de travaux, l’excavation de la culée sud a été complétée et on a pu entreprendre la mise en place de 16 pieux dans le but de renforcer le sol à cet endroit. Du côté nord, l’excavation de la culée est également complétée. La prochaine étape consistera à commencer les coffrages des deux culées.

La construction des semelles des fondations des piles situées aux côtés des culées sud et nord débutera ensuite. Elle sera suivie vers la mi-juin par l’érection de la pile centrale. La construction des trois piles évoluera ensuite en simultané et s’échelonnera sur trois mois.

Une fois les trois piles érigées, les prochaines étapes consisteront à mettre en œuvre la charpente métallique et à construire le tablier. Ces étapes devraient s’amorcer vers le début du mois de septembre.

« La reconstruction complète de la nouvelle structure est estimée à 38 semaines en chantier, précise Caroline Boisvert. C’est la firme Eurovia qui en assurera la réalisation. Pour ce qui est de la surveillance des travaux, elle sera effectuée par le Ministère et GBI Experts-conseils. »

Cet article est paru dans l’édition du 14 mai 2019 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.