L’Administration portuaire de Trois-Rivières (APTR) lancera l’an prochain un nouveau chantier dans le cadre de la phase II de son plan stratégique Cap sur 2020, dont l’objectif est de doter le port d’infrastructures modernes et fonctionnelles.
Les travaux, qui sont évalués entre 10 et 12 millions de dollars, visent cette fois le prolongement du quai 10 vers l’est et le remplissage de l’espace résiduel de 4 942 mètres carrés (m2) entre le quai 10 et l’ancien terminal 9 afin de faciliter l’accostage des navires et d’augmenter la capacité d’entreposage de cargo.
« Le but, c’est d’ajouter des postes d’amarrage en redivisant les quais 10 et 11 et d’offrir un espace additionnel d’entreposage de 12 000 m2, mentionne le directeur des opérations de l’APTR Michel Parent. Actuellement, les deux quais totalisent 481 mètres de long et comptent 2 postes. On va leur ajouter 135 mètres de plus. Cet ajout, une fois combiné au nouveau quai 13, portera à 800 mètres la longueur totale des quais, ce qui nous permettra d’aménager au final 4 postes d’amarrage de 200 mètres chacun.
« La construction du prolongement du quai 10 ne débutera pas avant mars 2017, l’appel de propositions pour la conception vient de fermer et il reste à octroyer le contrat, précise-t-il. L’ingénierie devrait donc débuter à la fin de l’été. Il faut ensuite compter environ deux mois et demi pour les plans et devis. »
Il signale que la conception de la nouvelle structure sera tout de même assez standard, mais qu’elle différera de la technique utilisée au début des années 80 pour construire le quai 10. Plutôt que d’employer des caissons de béton transportés au site puis coulés sur le fond marin, le prolongement sera fait d’un mur combiné composé de pieux et de palplanches enfoncé de plusieurs mètres dans le lit du fleuve et retenu au moyen de tirants. L’espace cloisonné ainsi créé entre les deux quais sera par la suite rempli de matériaux de remblai combinant différentes fractions de granulats.
« On va commencer par déposer sur le fond marin du gros calibre, soit du 0-300 millimètres (mm), comme de la pierre et des morceaux de béton concassé récupérés sur le site, sur une hauteur de 5 à 6 mètres, précise Michel Parent. Par-dessus, on va ajouter une couche égale de pierre 80-14 mm, pour le compactage. Après, ce sera l’installation de la membrane géotextile et d’un remblai de sable CG-14, pour ensuite finir avec la mise en place de couches d’environ 600 à 700 millimètres de pierre concassée MG-20. Pendant la construction du quai, les ouvrages civils, soit les infrastructures pluviales et de voirie, seront intégrés progressivement. »
Des défis de taille
Si ce programme semble simpliste à première vue, il n’en recèle pas moins un défi de taille : répondre aux enjeux environnementaux inclus dans le plan stratégique du port, qui favorisent le recyclage de matériaux et imposent pour les ouvrages une durée en service de 60 à 70 ans. Pour satisfaire à ces orientations, des dalles de béton concassées, récupérées d’un autre terminal récemment aménagé, pourraient bien être utilisées en guise de blocaux pour remblayer le fond marin. À condition, bien sûr, que les matériaux recyclés soient conformes aux normes et non contaminés.
Ce nouveau projet, qui doit être complété en décembre 2017, vient boucler la mise en place de la zone multifonctionnelle amorcée en 2014 avec certains travaux civils et ferroviaires. On se souviendra que l’aménagement de cette zone s’est poursuivi en 2015 avec la reconstruction du quai 13, qui s’étire maintenant sur 181,8 mètres et a nécessité un emprunt de 4 700 mètres carrés sur le fleuve, ainsi que l’établissement d’un nouveau terminal d’une superficie de 23 000 mètres carrés.
« La quai 13 avait été construit dans les années 1930, rappelle Michel Parent. Il était non seulement désuet, mais sa capacité portante n’était plus suffisante. On a aussi démoli le vieux hangar 13/14, ce qui nous a permis de récupérer une superficie de 14 195 m2 à des fins d’entreposage extérieur. Ce hangar a été remplacé par deux dômes à arches d’acier, les hangars 24 et 25, d’une superficie respective de 5 630 et 3 790 mètres carrés.
« Ces hangars sont terminés et en fonction, poursuit-il. Du côté du terminal du quai 13, qui est réalisé par Pomerleau, les travaux se sont amorcés en mars dernier. À l’heure actuelle, les murs combinés sont complétés à 98 % et la mise en place des tirants de retenue est avancée à 40 %. À la fin août, elle devrait l’être à 70 %. Entre-temps, les travaux civils et de terrain, comme le compactage dynamique et l’infrastructure publique, avancent aussi à bon régime. On devrait être prêt à paver le terminal en octobre, le projet doit être complété en décembre. »
Cet article est paru dans l’édition du jeudi 19 aout 2016 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.