Chaque année, 40 000 tonnes de matières putrescibles prendront le chemin de la nouvelle usine de biométhanisation bâtie par la Société d’économie mixte de l’est de la Couronne- Sud (SÉMECS), à Varennes.
L’établissement traitera dès 2018 tous les résidus organiques générés par les ménages de la région. Il possède une capacité suffisante pour recevoir dans un deuxième temps les résidus issus des restaurants et marchés d’alimentation.
Réalisée en gestion de construction par Pomerleau, l’usine est située sur un terrain de 43 198 mètres carrés et comporte un bâtiment principal de 1 800 m2 surmonté d’une mezzanine. Vingt pour cent de la superficie intérieure est occupée par l’aire de réception des résidus organiques. Le reste est consacré aux procédés, à l’exception d’un local administratif et du bloc sanitaire.
Les digesteurs, d’immenses réservoirs hermétiques, transforment la matière organique en méthane, en gaz carbonique et en un résidu solide, le digestat. La gestion des odeurs se fait grâce à un biofiltre. Une construction secondaire de 170 m2 est dédiée à l’assainissement des eaux de procédés.
Les deux immeubles sont constitués d’une structure d’acier et d’une enveloppe de panneaux métalliques isolés. À la fin février 2017, les étapes d’excavation, de coffrage et de bétonnage allaient bon train. Suivront l’érection de la structure d’acier, la pose du revêtement extérieur et la mise en place des digesteurs et des réservoirs extérieurs.
Les travaux ont été lancés le 1er novembre 2016, après deux ans de planification administrative, et progressent selon l’échéancier prévu pour une livraison en décembre 2017. Le coût global du projet est de 59,1 millions de dollars.
La société d’économie mixte
L’origine du projet remonte à un engagement du gouvernement provincial de faire cesser l’enfouissement des déchets organiques pour 2020. La résolution était assortie d’une subvention pour la mise en oeuvre de solutions alternatives pouvant atteindre les deux tiers du coût des installations.
Suivant l’exemple de la Ville de Rivièredu- Loup, qui a implanté la première usine de biométhanisation en sol québécois, les partenaires se sont associés pour fonder une société d’économie mixte : une compagnie détenue à majorité par des municipalités et associée à un partenaire privé minoritaire. La création de la SÉMECS est le fruit d’une collaboration entre les trois MRC de l’est de la Montérégie, représentant 27 municipalités.
La Société d’économie mixte de l’est de la Couronne-Sud est détenue aux deux tiers par les trois MRC et le tiers restant est la propriété de Biogaz EG, un consortium formé par Ethanol Greenfield, qui achètera le gaz produit par l’usine, et Groupe Valorrr.
En amont de la production des plans et devis, les partenaires ont effectué une mission de recherche européenne pour visiter des installations en activité, juger de la qualité des relations de voisinage et discuter d’acceptabilité sociale avec leurs opérateurs.
« En biométhanisation, la digestion anaérobique se traite à l’intérieur des usines, c’est sans odeur », indique Martin Damphousse, maire de Varennes et président de la SÉMECS. Grâce à cette technologie, l’organisation s’affranchit de la principale objection citoyenne aux projets de gestion des résidus organiques.
Selon Martin Damphousse, la venue de l’usine occasionne même une amélioration de la qualité de vie des résidents puisqu’elle a motivé la construction d’une nouvelle voie d’accès au secteur pétrochimique de la ville. « Nous avons construit une nouvelle route dédiée au projet où sera également redirigé tout le transport lourd qui circulait jusqu’à présent dans le milieu urbanisé », dit-il. La SÉMECS et Ethanol Greenfield contribuent chacun à hauteur de un million de dollars pour la construction de la route.
Cet article est paru dans l’édition du mardi 18 avril 2017 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.