La seule caserne chamblyenne, Serge-Caron, dessert une population de quelque 47 000 âmes s'étendant jusqu'à Carignan.
« Toutes nos installations temporaires, avec un dôme en toile et des roulottes, sont terminées. Nous avons quitté le navire et nous sommes prêts à faire démolir le bâtiment actuel », indique Nicolas Drapeau, directeur du Service d’incendie de la Ville de Chambly. « C'est vraiment pour une mise aux normes et une actualisation en fonction de nos nouveaux besoins », les équipes de pompiers étant désormais mobilisées sur une base permanente 24/7, depuis avril dernier, et non plus sur appel.
La réunion de démarrage tenue le 12 novembre donnait le coup d'envoi au chantier, qui doit s'échelonner sur une période de 18 mois, soit jusqu'à l'été 2026. L'investissement atteint un peu plus de 19,1 M$. Le nouveau bâtiment, d'une superficie de 1 681 mètres carrés (m2) au sol et totalisant 3 000 m2, sera érigé à l'angle des boulevards Fréchette et de Périgny. Son enveloppe tout en maçonnerie, ses portes en arche et sa « tour à boyaux » évoqueront les casernes de pompiers d'une autre époque.
Elle comportera des espaces de vie adéquats avec cuisine, dortoir, bureaux, espaces de rangement, bref tout ce que la caserne actuelle n'a pas. Et seront enfin regroupées dans un même lieu l'intervention, l'administration et la prévention. En outre, un stationnement de 80 cases sera constitué de pavés drainants et entouré d'une généreuse canopée, de façon à faire disparaître l'actuel îlot de chaleur.
Le projet a été confié à DG3A Architecture et aux firmes d'ingénierie CBTEC (mécanique/électrique) et BDCO (structure et génie civil). Quant à l'entrepreneur général, le conseil municipal a entériné, lors de la séance du 5 novembre dernier, l'octroi du contrat à Constructions RDJ.
Tour d'entraînement
Au lieu d'être consacrée au séchage des boyaux, que l'on déroule maintenant dans de grands fours munis de rails grillagés après une intervention, la tour centrale d'une hauteur de trois étages servira de lieu d'entraînement pour tout ce qui concerne les cages d'escalier, les sorties de secours, les déploiements incendie, les cabinets incendies, les gicleurs, etc.
De plus, l'une des baies sera entièrement cloisonnée et exclusivement consacrée à la décontamination des équipes, pour prévenir les maladies professionnelles reconnues, de même que des habits de combat et des équipements en vue de leur manipulation en toute sécurité.
Enfin, à l'avant-plan, le bâtiment comportera une section muséale vitrée. « Un vieux camion incendie y sera exposé ainsi que des artéfacts qui ont été conservés. Cela permettra de refaire l'histoire des services d'incendie à Chambly, dont le patrimoine est quand même très important », explique Nicolas Drapeau. « Il n'y a pas beaucoup de casernes au Québec qui font cette chose. »
Bien qu’aucun des éléments du bâtiment actuel ne sera réutilisé pour la nouvelle construction, la Ville précise que les matériaux seront en grande partie récupérés et recyclés. Par ailleurs, la majorité du mobilier et des équipements seront transférés dans la nouvelle caserne.
Cet article est paru dans l’édition du 21 novembre 2024 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.