20 novembre 2015
Luc-Etienne Rouillard Lafond

Après avoir envisagé la conversion d’une ancienne église, la Ville de Belœil a finalement privilégié, pour son nouveau centre des loisirs, un bâtiment vert construit pour elle clés en main par le consortium formé des Entrepreneurs Généraux Lambda et de Lainco.

Le nouvel édifice comprendra une palestre de 730 mètres carrés, occupée par le club de gymnastique Arabesque, un gymnase de 330 mètres carrés, quatre salles multifonctionnelles de 45 mètres carrés chacune ainsi qu’une cinquième de 80 mètres carrés. Des espaces de bureaux sont aussi prévus pour accueillir le service des loisirs de la Ville de Belœil. Puis, un grand hall vitré donnera sur l’escalier principal, aménagé en gradins et appelé à devenir une place publique. 

 

La construction du bâtiment de deux étages et d’une superficie totale de 2 261 mètres carrés a été amorcée au début d’août. La structure d’acier est en cours et les entrepreneurs souhaitent terminer l’enveloppe avant l’hiver. Cette dernière sera constituée de maçonnerie, de revêtement métallique standard ainsi que de panneaux métalliques isolés, soit deux plaques de tôle séparées sur environ trois pouces par du polyisocyanurate. Évalué à 4,9 millions $, le chantier se poursuivra jusqu’à la fin d’avril prochain.

 

L’efficacité par la conception-construction

« Dans ce projet, mais surtout selon le principe de design-construction, comme celui que la Ville a choisi, l’élément clé est la collaboration entre les corps de métiers pour tenter de diminuer les coûts et offrir le bâtiment qui correspond le plus aux besoins du client », explique Mathieu Allan, chargé de projet chez Lainco.

 

Ainsi, les entrepreneurs ont eu recours aux architectes de BGLA et aux ingénieurs de Blondin Fortin & Associés pour répondre à l’appel de propositions de la Ville. Après s’être vu octroyer le contrat au début de juillet, ils ont donc déterminé avec leur client les éléments à intégrer au projet.

 

« La conception n’est pas encore terminée, il y a encore des éléments qui sont à optimiser, explique Mathieu Allan. Dans un projet comme celui-ci, quand on lance le concept principal, on a une bonne idée de ce que l’on fera au cours des travaux, mais tous les détails sont peaufinés au fur et à mesure que le chantier progresse. »

 

Si la conception de la structure s’est terminée à la fin d’août, alors que les fondations étaient déjà entamées, les derniers détails concernant l’enveloppe extérieure n’ont été définis que récemment. « Pour les travaux qui s’en viennent, comme la plomberie et l’électricité générale, c’est pas mal décidé, avance le chargé de projet. Mais les détails se précisent à mesure, de façon à éviter un rush de quelques semaines pour que l’ingénieur prépare tous les documents. »

 

Cette méthode a aussi permis au consortium d’impliquer davantage l’architecte, l’ingénieur et les sous-traitants au processus décisionnel, dès la conception, afin de diminuer les coûts de construction. « C’est comme ça que l’on peut offrir un bâtiment de cette grosseur à ce prix », avance-t-il.

 

Des mesures écologiques

Si elle ne vise aucune certification pour son nouveau centre des loisirs, la Ville de Belœil souhaite néanmoins que certains aspects environnementaux soient considérés dans son implantation.

 

Les unités de ventilation de la palestre et du gymnase seront donc équipées de roues thermiques utilisant la chaleur de l’air sortant du bâtiment pour assurer le chauffage de l’air entrant. Ce système sera, inversement, mis à contribution durant la saison chaude pour la climatisation de l’immeuble. Fonctionnant au gaz naturel, ces unités permettront au projet de recevoir des subventions de Gaz Métro.

 

L’édifice sera de plus muni d’un système centralisé de récupération de l’eau pluie, doté d’un réservoir capable de subvenir à sa consommation durant deux semaines. Elle sera utilisée pour les toilettes ainsi que pour arroser les plantes.

 

Toujours dans un souci de mettre à profit l’eau de pluie, le consortium étudie présentement deux options permettant aux trottoirs bordant le centre de contribuer à l’irrigation du terrain : un pavé fait à parts égales de béton ainsi que de terre et de végétation, ou un béton perméable laissant filtrer l’eau.

 

« Ce sont des systèmes qui permettent de faire du ruissellement et de faire entrer l’eau dans le sol plutôt que de la garder en surface et qu’elle se dirige vers les égouts, avance Mathieu Allan. Le modèle exact n’est pas encore choisi, mais ce sera un de ces systèmes. »

 

Le toit de l’édifice a également été conçu dans un souci d’économie énergétique. La partie basse, à l’avant du bâtiment, sera donc végétalisée, alors qu’un revêtement blanc offrant une plus grande réflectivité de la chaleur sera privilégié pour le reste de la toiture.

 

Finalement, l’orientation du bâtiment a été pensée de manière à maximiser l’utilisation de l’éclairage naturel. La palestre et le gymnase, qui ne comptent pas de fenêtres pour éviter l’éblouissement des usagers, seront situés sur la face nord et équipés de lumières DEL. Les bureaux et les salles multifonctionnelles se trouveront pour leur part sur les façades sud et sud-est, plus ensoleillées.

 

Afin de respecter le budget qu’elle s’était fixé, la Ville de Belœil a choisi de retirer du projet clés en main les travaux de génie civil touchant l’aménagement du terrain et d’un stationnement. Ceux-ci feront donc ultérieurement l’objet d’un nouveau contrat.

 


Cet article est paru dans l’édition du vendredi 23 octobre 2015 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous !