La Cité 3000 au coeur du développement commercial de Contrecoeur

Située entre les grands axes routiers et ferroviaires et la voie navigable du fleuve Saint-Laurent, cette ville de la Montérégie renferme un potentiel économique énorme. L’entrepreneur Yves Samuel, président de Grilli Samuel Consortium immobilier, l’a compris depuis au moins dix ans, alors qu’il convoitait déjà un terrain de deux millions de pieds carrés à la croisée de l’autoroute 30 et de la Montée de la Pomme d’or pour y développer un pôle commercial.

Cinq ans plus tard, en 2015, son entreprise et le Fonds immobilier de solidarité FTQ ont acquis cet immense terrain situé dans la zone industrialo-portuaire Contrecœur Varennes. Depuis quelques semaines, le rêve de l’entrepreneur prend tranquillement forme avec le début des travaux d’infrastructures réalisés par la Ville. Suivra, ce printemps, la construction du carrefour giratoire, nécessaire au développement du projet puisqu’il donne accès aux futurs commerces. « Le carrefour giratoire sera aménagé à partir de l’autoroute 30 et de la Montée de la Pomme d’or à la fin du printemps », explique Maud Allaire, mairesse de la Ville.

Une offre commerciale augmentée

À terme, la Cité 3000 devrait accueillir, entre autres, un hôtel d’environ 150 chambres, une quincaillerie, une pharmacie, une épicerie, une rôtisserie, des services de restauration rapide, un commerce de chaussure, un nettoyeur, une couturière, un lave-autos, un dépanneur avec une station d’essence et un bureau d’information touristique. De plus, la construction d’une aire de service et de repos autoroutiers est prévue afin d’accommoder les camionneurs, les touristes et les voyageurs.

Pour l’instant, seul le quincailler Canac a confirmé son implantation à la Cité 3000. La construction de cette 32e succursale, totalisant 3 995 mètres carrés (m²) de superficie et comptant un entrepôt de 2 880 m², débutera cet été. Cette entreprise devrait attirer pas moins de 3 000 visiteurs chaque fin de semaine. Selon lui, les consommateurs de la Montérégie vont parcourir plusieurs kilomètres pour venir chez Canac.

« J’ai bon espoir que, par exemple, les résidents de Boucherville qui allaient chez Canac à Saint-Hubert viendront maintenant à Contrecœur parce que c’est plus près et il y a moins de trafic dans notre secteur. De plus, il va y avoir plus de stationnements, ça sera plus gros et plus beau », avance Yves Samuel. Ces commerces ouvriraient leurs portes en mai 2022, développant par le fait même l’offre commerciale de Contrecœur et des secteurs environnants.

Assurer la vitalité économique de Contrecœur

L’implantation de Canac et des autres commerces permettra la création de 1 000 emplois, ce qui devrait entrainer des retombées économiques importantes à Contrecœur et ses environs. « Ces implantations commerciales sont importantes pour nous, puisqu’elles nous permettent de diversifier l’offre commerciale. On évite des fuites commerciales en direction des villes à proximité, assurant ainsi la vitalité économique de Contrecœur », souligne la mairesse. De plus, Yves Samuel et son équipe souhaitent embaucher entre 300 et 400 travailleurs de la région pour la construction de ce pôle commercial.

Selon le président de Grilli Samuel Consortium immobilier, cette nouvelle offre commerciale suscite un engouement immense dans la population. « Nous recevons des appels toutes les semaines de personnes qui veulent connaitre notre date de livraison. Des gens qui désirent s’acheter une maison à Contrecœur veulent savoir quels commerces il va y avoir. Le projet est très attendu puisqu’il n’y a pas beaucoup de services dans la région. »

Ce manque de services s’inscrit dans un contexte où Contrecœur connait une spectaculaire croissance démographique. En huit ans, elle a connu une augmentation de 26,4 pour cent (%), ce qui la classe parmi les meilleures villes à ce chapitre au Québec. La ville de 9 400 habitants devrait franchir le cap des 10 000 résidents d’ici deux ans. Tout comme Yves Samuel, plusieurs gens d’affaires y voient une opportunité commerciale, puisqu’en 2020, malgré la pandémie, 12 entrepreneurs ont choisi cette ville pour démarrer leur entreprise.

Cette croissance de la population, combinée à celle des autres villes limitrophes, entraine un achalandage accru sur l’autoroute 30. Chaque jour, 16 000 véhicules circulent sur le tronçon de l’autoroute se trouvant devant la future Cité 3000, qui deviendra le seul point d’arrêt commercial entre Sorel-Tracy et Saint-Bruno-de-Montarville.

Des milliers de travailleurs

Toutes les étoiles semblent alignées pour faire du nouveau projet un succès d’affaires. En effet, l’Administration portuaire de Montréal a récemment confirmé la construction d’un nouveau terminal de conteneurs du Port de Montréal à proximité de la Cité 3000. Environ 5 400 personnes y travailleront dès cette année, et ce, jusqu’en 2024. Il s'agit du plus gros projet de port industriel des dernières décennies sur le Saint-Laurent. Après cette construction, 1 000 personnes continueront à y travailler pendant la phase d’exploitation.

À ces milliers de travailleurs s’ajoutent les quelque 1 500 employés de chez ArcelorMittal, une entreprise située tout près du nouveau pôle commercial. « Du lundi au vendredi, ces travailleurs ont besoin de manger, ils veulent des services. Si des milliers de travailleurs s’arrêtent en même temps pour diner, j’ai bon espoir qu’il va y avoir quelques clubs sandwichs qui vont être vendus! », lance Yves Samuel.

Un contexte désavantageux

Malgré tout, il demeure difficile de convaincre les restaurateurs d’ouvrir un nouveau commerce à la Cité 3000 puisque ceux-ci ont été durement éprouvés par la pandémie, constate l’entrepreneur.

Et ce défi pour attirer des commerçants n’est pas le seul auquel doit faire face Grilli Samuel Consortium immobilier. « Depuis décembre, les couts de construction ont grimpé énormément. La pandémie a fait augmenter le prix du bois, du béton et de l’acier de près de 20 %. C’est extrêmement difficile de trouver les rentabilités dans ce contexte. Il faut vraiment être très prudent et ne pas faire de folie. Heureusement que les taux d’intérêt sont bas… », remarque Yves Samuel.

Ces défis, qui touchent actuellement plus d’un entrepreneur, n’empêchent pas le projet de la Cité 3000 de maintenir le cap et Yves Samuel de réaliser le projet qu’il envisage depuis une dizaine d’années.