26 août 2021
Par Vincent Rioux

À l’étude depuis quelques années, le projet du complexe aquatique de Mirabel est enfin lancé, alors qu’on a procédé à la pelletée de terre officielle le 31 mai dernier. La livraison du complexe prévue pour 2023.

Évalué à 37,78 millions de dollars, le projet est réalisé sur le mode conception-construction par l’entrepreneur Magil Construction. « C’est beaucoup pour la gestion du risque », admet le chargé de projet pour la Ville de Mirabel, Joé Moisan.

 

Selon l’ingénieur, ce choix permet de décharger le donneur d’ouvrage de certains aléas qui peuvent survenir au cours d’un tel projet. « Le mode traditionnel est plus risqué parce que ça peut occasionner des travaux supplémentaires pour la Ville, convient-il. En conception-construction, l’entrepreneur prend tous les risques sur lui. Une fois que le prix est donné, nous, si on ne change pas nos besoins et le programme fonctionnel technique, en théorie, le prix doit comprendre tout ce dont on a besoin. »

 

Pour la Ville c’est indéniablement un avantage majeur. De plus, ce mode de construction donne de meilleures chances que le projet soit livré dans les temps. « Il y a de meilleures statistiques pour le respect de l’échéancier sur les projets design-build que sur les modes de construction traditionnels », évalue-t-il.

 

Complexe aquatique de Mirabel. Crédit : ADHOC architectes

 

Une particularité du projet est que le platelage du plafond sera en bois afin de donner un aspect chaleureux aux nageurs. « On voit souvent un platelage d’acier avec une structure d’acier ou un mixte acier et béton, mais là, ce sera du bois, assure M. Moisan. Ça amènera une chaleur et ça ajoutera aussi un aspect de grandeur, plus qu’un fond blanc ou des poutrelles d’acier. »

 

Pour la conception architecturale, Magil Construction s’est associé à l’architecte Claude Poirier de la firme Poirier Fontaine Architectes. Au plan du génie, la mécanique et électrique est assurée par gbi, tandis que la structure et le génie civil sont l’affaire de CIMA +. L’aménagement paysager est conceptualisé par KAP.

 

Géothermie, une première pour Mirabel

Ce projet présente plusieurs éléments intéressants du point de vue du développement durable. Par exemple, on a choisi d’utiliser un pavé perméable conçu pour effectuer de la rétention d’eau afin que l’aménagement paysager ne requière que peu d’irrigation. De plus, le centre a été pensé pour fonctionner avec une consommation énergétique réduite. Pour ce faire, l’entrepreneur a jeté son dévolu sur une approche géothermique pour le chauffage et la climatisation, une première pour la ville de la couronne nord de Montréal.

 

« Ce n’était pas une obligation. [L’entrepreneur] a choisi de l’intégrer et on est content, assure le chargé de projet. La direction est aussi heureuse d’essayer ça. Avec un bâtiment de cette ampleur, on va avoir une bonne idée du bénéfice que ça peut amener. »

 

Puisque le bâtiment est orienté vers le nord, le soleil reflètera sur les faces est, ouest et sud. Or, même si ces faces du complexe seront vitrées, cela n’occasionnera pas un emmagasinement de chaleur grâce à l’effet de cheminée.

 

« Ça ne fera pas un phénomène de serre, insiste M. Moisan. Le corridor d’entrée a été pensé avec des grandes portes qui vont donner sur une future place publique entre l’école secondaire et le centre aquatique. On va utiliser l’effet de cheminée grâce à l’ouverture des portes qui va permettre une circulation d’air naturelle. »

 

Lancés au mois de mai, les travaux devraient se poursuivre jusqu’à la fin de l’automne 2022, avec pour objectif d’ouvrir le complexe au public dès le début de l’année 2023.

Cet article est paru dans l’édition du 12 août 2021 du journal Constructo. Pour un accès privilégié à l’ensemble des contenus et avant-projets publiés par Constructo, abonnez-vous.